OndesLe Conseil fédéral ne veut toujours pas contrôler les smartphones
Faute de moyens, la Confédération renonce définitivement à suivre l’exemple de la France.
- par
- Eric Felley
On pouvait s’y attendre, le Conseil fédéral refuse de mettre en place en Suisse un système pour contrôler les ondes émises par les smartphones. La France connaît une telle surveillance depuis le scandale Phonegate, il y a six ans, lançant la traque aux appareils qui ne respectent pas les normes de sécurité.
En septembre dernier, la France avait annoncé le retrait provisoire du marché de l’iPhone 12 du fabricant Apple, ce qui avait fait l’effet d’une petite bombe jusqu’en Suisse. Il s’agissait pourtant du 43e téléphone sanctionné par l’Agence nationale des fréquences (ANFR), qui avait constaté un dépassement de la limite de débit d’absorption spécifique (DAS) sur ce modèle.
En Suisse, pas question de procéder à des contrôles. À la suite d’une intervention de Martina Munz (PS/SH) en 2020, les départements de l’environnement et celui de l’intérieur avaient promis d’étudier une solution pratique. Cependant, selon une information de «24 Heures» ce mardi, le Conseil fédéral vient de répondre à une autre motion de Marionna Schlatter (V/ZH), comme quoi la situation ne va pas changer. Tout comme il avait répondu à la première: la Suisse n’a pas les moyens de mettre en place un contrôle, qui s’avérerait trop coûteux dans l’état actuel des finances fédérales.
L’élue zurichoise, citée par le quotidien vaudois, voit dans cette attitude une décision «typique de la politique suisse». Et d’ajouter: «Dans le domaine de la technologie en particulier, on réglemente avec une extrême retenue. On peut voir cela comme un point positif, mais cela a aussi des inconvénients: pour l’innovation technique, la protection de la santé et la sécurité sont volontiers négligées».