Nanterre (France)La garde à vue du policier a été prolongée
La famille du jeune homme de 17 ans, abattu mardi par un agent des forces de l’ordre à Nanterre (F), a réagi mercredi. En parallèle, la détention du policier a été prolongée.
La mère de l’adolescent de 17 ans tué par un tir de policier mardi matin à Nanterre, appelle à une marche blanche en hommage à son fils jeudi à 14h devant la préfecture des Hauts-de-Seine. «Rendez-vous jeudi à la préfecture à 14h, marche blanche, venez tous», dit-elle dans une vidéo postée sur TikTok, avant d’ajouter: «C’est une révolte pour mon fils».
La préfecture des Hauts-de-Seine se trouve en face de l’endroit où Naël a perdu la vie, touché par un tir de policier à bout pourtant au thorax, alors qu’il était au volant d’un véhicule. «Justice pour Nahel», avait aussi appelé la mère de l’adolescent dans une vidéo filmée par la militante contre les violences policières Assa Traoré à Nanterre, et diffusée sur Instagram dans la nuit.
«Exigence absolue de vérité»
Pour sa part, le président Emmanuel Macron a évoqué mercredi en Conseil des ministres son «émotion» après la mort de l’ado lors d’un refus d’obtempérer, a assuré le porte-parole du gouvernement Olivier Véran. Olivier Véran a également lancé un «appel au calme», tandis que le drame a entraîné dans la nuit des violences urbaines à Nanterre et ses alentours.
Emmanuel Macron a jugé mercredi «inexplicable» et «inexcusable» cette mort, souhaitant «que justice passe». «Rien, rien ne justifie la mort d’un jeune», a affirmé le chef de l’Etat, évoquant «l’émotion de la nation toute entière» et témoignant de son «respect et (de son) affection» à la famille de la victime.
La Première ministre Élisabeth Borne a estimé mercredi dans un tweet qu’il y avait une «exigence absolue de vérité», au lendemain de la mort d’un adolescent tué par un policier lors d’un refus d’obtempérer, qui a entraîné dans la nuit des violences sur les lieux du drame à Nanterre et ses alentours.
«Je souhaite que notre exigence absolue de vérité permette à l’apaisement de l’emporter sur la colère», a écrit la Première ministre qui a échangé avec le maire de la ville de Nanterre Patrick Jarry pour lui dire son «émotion et (sa) détermination à faire toute la lumière sur le drame».
Garde à vue prolongée
La garde à vue du policier soupçonné d’avoir tiré a été prolongée, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier, confirmant une information de BFMTV. Le motard de la police, âgé de 38 ans, est interrogé par l’Inspection générale de la police nationale dans le cadre de l’enquête pour homicide volontaire ouverte par le parquet de Nanterre.
Quelque 2000 policiers et gendarmes seront mobilisés mercredi soir en banlieue parisienne, notamment dans les Hauts-de-Seine, pour prévenir de nouvelles violences urbaines, a annoncé Gérald Darmanin. Dans la nuit de mardi à mercredi, 31 personnes ont été interpellées en France, 24 forces de l’ordre blessées légèrement et une quarantaine de voitures brûlées, a détaillé le ministre de l’Intérieur, lors d’un point presse à la préfecture de police.
«J’en appelle au calme»
Quelque 350 policiers et gendarmes avaient été mobilisés par la préfecture de police la nuit dernière. «J’en appelle au calme et à la vérité de l’enquête judiciaire», a ajouté Gérald Darmanin. «Nous prendrons les décisions administratives de suspension si jamais des charges étaient retenues» contre le policier auteur du tir, à l’issue de sa garde à vue, a poursuivi le ministre, qui a annulé ses déplacements pour la journée.
Diffusées sur les réseaux sociaux par un témoin de la scène, les images de ce tir, effectué à bout portant au niveau de la portière du conducteur, «sont extrêmement choquantes», a déclaré Gérald Darmanin.