Football: Ludovic Magnin: «Avec Braizat, nous ne sommes plus amis!»

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FootballLudovic Magnin: «Avec Braizat, nous ne sommes plus amis!»

A tous les niveaux, le premier derby  de l’histoire, au sein de l’élite, entre SLO et le LS, ce samedi à la Pontaise (18h), promet du suspense et des émotions. Comme le montre déjà la relation tendue entre les coaches.

André Boschetti
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André Boschetti
Le duel des coaches Ludovic Magnin (à g.) et Anthony Braizat est prévu samedi.

Le duel des coaches Ludovic Magnin (à g.) et Anthony Braizat est prévu samedi.

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Le derby citadin entre le Lausanne-Sport et Stade Lausanne Ouchy n’est bien sûr pas une première. Les deux clubs de la ville se sont déjà affrontés à quatre reprises la saison passée mais ces duels n’avaient comme cadre que la Challenge League. Cette fois, c’est au sein de l’élite que les deux équipes vont en découdre. Pour la première fois de l’histoire, Lausanne aura donc droit, comme Zurich - et Bâle il y a une quarantaine d’années - à son derby citadin.

Sur le terrain, le LS s’était toutefois montré légèrement supérieur à son adversaire la saison dernière avec deux victoires et un nul à son actif, soit sept points, contre quatre seulement à l’actif du SLO.

Un léger avantage qui ne compte pas pour Ludovic Magnin. «Cette saison, on repart de zéro, balaye le coach du LS. Le passé m’intéresse d’autant moins que beaucoup de choses ont changé des deux côtés depuis notre dernière confrontation. Ce que je sais, c’est que mon équipe s’en ira à la Pontaise pour gagner. Quant à la dimension historique de ce derby citadin, je pense qu’il est difficile pour nous de la mesurer. Le fait que les deux clubs soient de la même ville n’ajoute, à mon avis, rien à l’habituel piment qui accompagne ce type de matches. Les derbies régionaux que j’ai disputés en Allemagne avec Werder Brême et Stuttgart étaient en effet beaucoup plus sentis et électriques que ceux que j’ai joués ensuite avec Zurich contre Grasshopper. Cela dépend beaucoup du contexte dans lequel se joue le derby.»

Jouer à la limite

Au coude à coude au classement et une valeur intrinsèque très proche entre les deux adversaires constituent donc des ingrédients idéaux pour vivre un moment vraiment particulier. Ce qui sera le cas samedi. «Nous sommes tous deux à égalité et en situation délicate au classement, insiste Magnin. Il y a aussi désormais une grande rivalité entre SLO et nous, née des quatre duels très durs et tendus que nous avons disputés la saison dernière. Mais ce sont justement ces éléments qui font la beauté du foot. La seule chose que je peux ajouter, c’est que ce derby va être chaud et, comme il se doit, que les deux équipes le joueront à la limite. J’espère simplement que l’arbitre comprendra le contexte et n’interviendra que quand il le faudra vraiment.»

«Comme lors de chacun de nos matches cette saison, SLO ne sera qu’outsider désireux de faire mentir les pronostics.»

Anthony Braizat, entraîneur du SLO

Même si la 10e place que partagent les deux clubs au moment de conclure ce premier tour ne le dit pas, la pression sera surtout sur les épaules du LS, samedi. «Comme lors de chacun de nos matches cette saison, SLO ne sera qu’outsider désireux de faire mentir les pronostics, sourit Anthony Braizat. Il ne faut pas oublier que le LS est un grand club, fort d’une belle tradition avec de nombreux trophées à la clé, alors que SLO a essentiellement connu le foot amateur et découvre tout juste l’élite. Aujourd’hui encore, tout le monde nous considère comme la… 15e équipe de Super League, même si elle n’en compte que 12!»

Un profil bas voulu, et même cultivé par l’entraîneur stadiste, qui ne l’empêche pas d’envisager le maintien en Super League. «En cas de victoire contre le LS, assure le technicien français, sur le plan comptable ce 1er tour se situera à peu près au niveau que nous nous étions fixé cet été (NdlR: SLO a un match en moins, face à YB, qui ne sera rattrapé qu’en décembre). Mais si le groupe progresse bien depuis juillet, il possède encore une bonne marge pour mieux faire. Notamment sur le plan de l’efficacité dans ces deux zones de vérité qui détermineront probablement l’issue de ce derby.»

«Ce derby ne sera pas un match de coaches mais son issue sera heureusement déterminée par les joueurs. Ce sont eux qui feront pencher la balance d’un côté ou de l’autre.»

Ludovic Magnin, entraîneur du LS

La gestion des émotions sera certainement l’une des clés de ce derby. Notamment de la part de deux coaches qui se connaissent très bien pour avoir accompli ensemble le long parcours formateur jusqu’à l'obtention de la fameuse licence Pro. «Nous étions amis mais nous ne le sommes plus, coupe Ludovic Magnin. La saison dernière, il s'est passé des choses que nous n'avons pas acceptées. Maintenant, ce derby ne sera pas un match de coaches mais son issue sera heureusement déterminée par les joueurs. Ce sont eux qui feront pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Mais, sur un plan personnel, sachez que moi aussi je me prépare mentalement afin de mieux réussir à gérer les émotions. D’autant plus que même si j’ai le sentiment d’être moins impulsif sur la touche, j’ai déjà pris trois avertissements.»

Braizat relativise

Des tensions qui ne perturbent pas plus que cela Anthony Braizat. «C’est vrai que nos rapports sont actuellement moins bons qu’ils ne l’étaient autrefois, confirme le coach stadiste. Nous sommes deux personnes assez «chaudes» et expressives sur le banc et Ludo a mal pris certains propos. Ce sont des choses qui arrivent mais, en ce qui me concerne, je n’en fais pas une affaire d'État. Je n’ai rien contre lui. Avant le match, je lui tendrai d’ailleurs normalement la main…»

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