Hockey sur glaceL’épouse du gardien du LHC témoigne: «Je suis très fière de Connor»
Au lendemain de la «finalissima» perdue par le Lausanne HC sur la glace des ZSC Lions (2-0), Cara Hughes a donné des nouvelles de son mari. Elle raconte aussi ses propres play-off.
- par
- Chris Geiger
Mardi soir, il est bientôt 22h30 à la Swiss Life Arena de Zurich. La sirène finale de la saison de National League retentit. C’est la fin d’une folle aventure pour le Lausanne HC, logiquement battu par les ZSC Lions (2-0) lors de la «finalissima» du championnat de Suisse.
D’un côté, les joueurs du «Z» célèbrent le dixième titre de l’histoire du club. De l’autre, les héros lausannois sont stoïques. Marqués, abattus et tristes aussi. Leur rêve un peu fou de sacre national s’est définitivement envolé. Malgré une énième prestation extraordinaire de Connor Hughes devant les filets vaudois.
«Connor était très contrarié»
«La nuit dernière (ndlr: celle de mardi à mercredi) a vraiment été dure, tant pour lui que pour moi, reconnaît Cara, la femme du portier canado-suisse. Je suis toutefois très fière de lui, de tout ce qu’il a accompli cette saison. Il s’est blessé, puis il est revenu et s’est montré à la hauteur. Connor était très contrarié après ce dernier match. Mais il a aussi reconnu qu’il n’avait aucun regret et qu’il attendait déjà la saison prochaine avec une certaine impatience.»
Pour son premier exercice dans la peau d’un titulaire en National League, Connor Hughes a impressionné son monde. Le No 31 du LHC, auteur mardi soir de 40 arrêts lors du septième acte de la finale des play-off, a été l’une des révélations du championnat. Comme en témoignent ses statistiques de haut vol (94,01% d’arrêts en saison régulière, 93,28% en play-off).
Malgré l’énorme déception finale, a-t-il réussi à apprécier son «œuvre»? «Oui, il est très fier de lui, assure son épouse. Je sais que gérer la blessure a été très difficile, surtout que ça a demandé beaucoup de temps de «repos». Et revenir après une blessure n’est jamais facile, car parfois la douleur est toujours présente et que vous devez jouer malgré certaines choses inconfortables. Il a vraiment poussé pour être à ce niveau. Je sais qu’il en est très fier.»
Il peut, tant il a été un pion fondamental dans l’incroyable parcours réalisé par les Lions en play-off. L’accueil qui leur a été réservé par un bon millier de fans à leur retour de Zurich, au beau milieu de la nuit, démontre à quel point les héros lausannois ont marqué les esprits et sont entrés dans les cœurs du public vaudois.
«Ils sont entrés dans l’histoire»
Joueurs, staff technique et proches ont ensuite prolongé la soirée en petit comité. Dans une ambiance morose ou festive? «Les gars étaient bien sûr tristes, témoigne Cara Hughes. Mais tout le monde était très fier de ce qu’ils avaient accompli, car on ne s’y attendait pas. Ils sont entrés dans l’histoire. Tous les gars étaient très heureux par rapport à ça, et essayaient d’aller de l’avant malgré ce dernier résultat.»
Un ultime match perdu, le 71e d’une saison tout sauf ordinaire. La fin surtout de deux mois à la cadence infernale, rythmés par les play-off. Tant pour les acteurs que leur entourage, qui méritent aussi cette médaille de vice-champion de Suisse.
«C’était la première fois que Connor était titulaire en séries éliminatoires et je peux vous assurer que c’était les montagnes russes au niveau des émotions, atteste la Canadienne de 27 ans. Je devais être très présente à la maison et toujours mettre de côté ce que je ressentais pour lui apporter mon soutien et être positive. Je ne voulais pas laisser mes émotions l’envahir.»
À l’image de Cara Hughes, les familles des héros sont appelées à mettre leur vie entre parenthèses tant que le rêve de titre demeure d’actualité. Ce qui exige de nombreux sacrifices.
Voix perdue
«Je dois bien dire que c’était difficile et épuisant, surtout avec les matches qui s’enchaînent tous les deux jours, souligne-t-elle. Après les parties, l’adrénaline était si difficile à faire retomber. Autant pour Connor que pour moi. Ses horaires de sommeil ont été chamboulés, les miens aussi. Mais au final, c’était excitant. Il y avait tellement d’émotions. C’était vraiment incroyable!»
Si bien qu’à partir des demi-finales, la Nord-Américaine n’a pas raté une seule rencontre. Que ce soit à la Vaudoise aréna, à Fribourg ou à Zurich. Au point d’en perdre sa voix. «Ça va faire du bien de se relaxer un peu maintenant», rigole-t-elle. Reste encore à voir si la découverte de l’Europe pour le couple Hughes sera retardée par un appel du sélectionneur national Patrick Fischer.