«Mégalopolis», le projet fou de Coppola en plein chaos

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Cinéma«Mégalopolis», le projet fou de Coppola en plein chaos

Devant les coûts et les difficultés d’une technique de tournage à la «Mandalorian», le réalisateur licencie et change d’équipe pour les effets spéciaux.

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Le tournage à Atlanta de «Mégalopolis», le prochain film de Francis Ford Coppola, a sombré dans le chaos, rapporte «The Hollywood Reporter». Le film de science-fiction s’attache à un architecte qui ambitionne de reconstruire New York, dévasté par un cataclysme.

Selon plusieurs sources, le film a perdu la semaine dernière ses artisans clés, notamment son concepteur de production et son directeur artistique. À cela s’ajoute le licenciement début décembre 2022 de toute l’équipe chargée des effets visuels.

Une atmosphère à la «Apocalypse Now»

Pour beaucoup d’observateurs, il régnerait une atmosphère à la «Apocalypse Now» sur le plateau. Un phénomène amplifié par le fait que le réalisateur de 83 ans a enfreint pour «Mégalopolis» une règle cardinale de Hollywood: ne jamais dépenser son propre argent.

En effet, «Mégalopolis» est un projet que le réalisateur tentait de monter depuis plusieurs décennies. N’étant finalement pas parvenu à trouver un studio enclin à satisfaire ses exigences, le cinéaste a décidé de l’autofinancer. Il a fait cette annonce à l’automne 2021 en précisant qu’il allait investir 120 millions de dollars de sa poche dont une partie tirée de la vente de ses vignobles californiens. Plus d’un an plus tard, son budget aurait déjà été revu à la hausse alors que le tournage se trouve à la mi-chemin et que certains se mettent à douter de la possibilité de sa poursuite.

Retour aux fonds verts

Coppola a réuni une distribution prestigieuse, dont Adam Driver, Nathalie Emmanuel, Forest Whitaker, Laurence Fishburne, Jon Voight, Talia Shire, Shia LaBeouf, Jason Schwartzman et Dustin Hoffman.

Pour ce film qui réclame une grande quantité d’effets spéciaux, Coppola aurait d’abord choisi d’adopter une technologie similaire à celle utilisée pour la série «The Mandalorian» à base d’écrans et d’images générées par ordinateurs. Mais les difficultés et les coûts de cette approche se seraient accumulés au point que le réalisateur aurait décidé de revenir à des effets plus traditionnels et moins coûteux à base de fonds verts.

Selon le représentant d’un des artisans touché par les mesures de restructuration, le licenciement serait en fait une bénédiction tant travailler sur le plateau était devenu «une folie absolue». Coppola serait cette semaine en phase d’embauche du nouveau personnel.

Tourner comme il l’entend

En mars 2022, Coppola déclarait au «Hollywood Reporter» qu’il autofinançait son film pour pouvoir le tourner comme il l’entendait. Ses entêtements ont donné naissance à plusieurs films que les critiques considèrent comme faisant partie des plus grands de tous les temps. Sa carrière n’en et pas moins remplie de hauts de et des bas avec des succès planétaires («Le Parrain» et «Le Parrain II», «Dracula») et des échecs retentissants dont celui de «Coup de cœur» (1981) qui mit fin à son premier rêve d’indépendance

Mais aucune production de Coppola n’a été plus calamiteuse qu’«Apocalypse Now», un tournage éreintant qui, reflet de son intrigue, avait sombré dans la folie et le chaos. Néanmoins, le film de 1979 a remporté deux Oscars et est devenu un classique. Au Festival de Cannes de cette année-là, se souvient le  magazine, le cinéaste avait déclaré: «Nous étions dans la jungle. Nous avions accès à trop d’argent, trop d’équipement, et petit à petit, nous sommes devenus fous.»

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