Suisse«Le potentiel d’une nouvelle vague est bien là»
L’OFSP s’inquiétait mardi de la hausse des cas de coronavirus et des hospitalisations, même si les admissions en soins intensifs et les décès restent stables.
- par
- Julien Baumann
L’optimisme du début de l’été a fait place à l’inquiétude ce mardi dans les rangs de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Lors de sa désormais traditionnelle rencontre avec les médias à Berne, les responsables présents ont tiré un bilan en demi-teinte, à commencer par Patrick Mathys, chef de la section Gestion de crise et collaboration internationale de l’OFSP. «Malheureusement, la situation ne va pas dans la direction que nous voulions», a-t-il déclaré.
Le nombre de cas de Covid 19 en Suisse continue sa hausse. L’OFSP a recensé 3150 nouvelles infections ces dernières 24 heures, 2 décès supplémentaires et 62 hospitalisations. Le taux de contamination est de 264 cas pour 100’000 habitants et le taux de reproduction Re, qui a un délai d’une dizaine de jours, est de 1,50.
«Cette année, nous n’avons pas encore eu un niveau aussi élevé de cas en un jour», a précisé Patrick Mathys. Pour les autorités sanitaires, depuis que les vaccins sont accessibles à tout le monde, le seul nombre de cas est moins déterminant dans la stratégie de lutte contre le virus. Mais le nombre d’hospitalisations prend aussi l’ascenseur, s’inquiète l’OFSP.
L’OFSP reste toutefois prudent, car, pour l’instant, le nombre de morts et de formes graves de Covid-19 reste stable. «La situation au niveau des décès et de l’occupation des lits de soins intensifs n’est pas encore inquiétante», a précisé Patrick Mathys.
Va-t-on au-devant d’une quatrième vague qui pourrait entraîner de nouvelles restrictions? Le nombre d’hospitalisations est désormais scruté de près par le Conseil fédéral et pour la nouvelle présidente de la Task Force scientifique de la Confédération, Tanja Stadler, une saturation dans les hôpitaux n’est pas à exclure. «En un mois, nous avons un doublement des hospitalisations à trois reprises et si cette progression continue, nous atteindrons le niveau de la deuxième vague», soit environ 200 personnes hospitalisées par jour, a précisé la responsable.
Pour Patrick Mathys, «cela peut être le début d’une nouvelle vague, car les cas augmentent rapidement. Mais il y a de nombreux facteurs à prendre en compte et nous ne savons pas exactement où cela va mener. Le potentiel d’une nouvelle vague est bien là s’il n’y a pas suffisamment de personnes immunisées contre le virus». Les autorités, qui ont lancé une nouvelle campagne pour inciter à la vaccination, lundi, ont de nouveau insisté sur ce point.
«À tous celles et ceux qui ne se sont pas encore fait vacciner, c’est maintenant le meilleur moment», a martelé Patrick Mathys. «Chaque vaccination compte, il y a suffisamment de rendez-vous disponibles. En vous faisant vacciner, vous contribuez à prévenir une nouvelle vague et il sera beaucoup plus facile de profiter à nouveau des libertés de la vie quotidienne», a-t-il conclu. «Se faire vacciner, c’est éviter le risque de provoquer une surcharge du système de santé», a encore insisté Tanja Stalder. «Cela permet de protéger les enfants jusqu’à douze ans et toutes les autres personnes qui ne peuvent pas être vaccinées.»