France: Les Républicains votent pour leur nouveau président

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FranceLes Républicains votent pour leur nouveau président

Samedi soir, les membres du parti français Les Républicains ont commencé à se prononcer pour départager Éric Ciotti, Bruno Retailleau et Aurélien Pradié à la tête du mouvement.

De gauche à droite, Éric Ciotti et Aurélien Pradié, accompagné par Bruno Retailleau.

De gauche à droite, Éric Ciotti et Aurélien Pradié, accompagné par Bruno Retailleau.

AFP

Les 91’110 adhérents des Républicains pouvaient commencer à voter, samedi à 18 heures, pour le premier tour de l’élection du nouveau président du parti de droite, qui doit départager les députés Éric Ciotti et Aurélien Pradié et le patron des sénateurs Bruno Retailleau.

À 20h00 samedi, soit deux heures seulement après l’ouverture du vote, la participation s’élevait déjà à 24%, mais impossible d’en tirer quelque conclusion sur l’issue d’un scrutin bien incertain. Il faudra attendre quelques minutes après 18h00 dimanche pour avoir le verdict de ce premier tour qui dressera les rapports de force, à moins que l’un des trois candidats ne réunisse dès à présent plus de 50% des voix.

Chacun des prétendants se prévaut d’une dynamique porteuse… mais chaque camp confesse aussi en privé nager «dans le brouillard total», dixit un proche d’un candidat, en l’absence de sondage et de visibilité sur les contours d’un corps électoral qui a gonflé à l’approche de l’élection.

Ciotti favori

Sur le papier, Éric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, apparaît comme le favori, à la tête de la plus grosse fédération du pays avec presque 9000 membres. Son langage très ferme sur le régalien en général et l’immigration en particulier plaît dans le Sud-Est et au-delà comme l’a illustré sa performance à la primaire de 2021: il s’était alors hissé au second tour, rassemblant près de 40% des voix face à Valérie Pécresse.

Cette ligne très droitière a, au début de la campagne, pu alimenter les rumeurs de départs au sein du parti s’il était élu. Un fantasme aussi entretenu par la majorité macroniste, qui poursuit depuis cinq ans son entreprise de séduction de la droite.

Mais le questeur de l’Assemblée nationale peut compter sur le soutien du très populaire Laurent Wauquiez, qu’il affirme vouloir porter comme candidat de la droite pour 2027. Et il se dit «serein» face à l’enquête ouverte par le Parquet national financier (PNF) sur des emplois de son ex-épouse.

Retailleau soutenu

Bruno Retailleau, patron des sénateurs LR, représente pour sa part l’aile conservatrice et libérale de LR dans cette élection. Le Vendéen peut se targuer d’une longue liste de soutiens, qui lui ont un temps valu l’étiquette de modéré, malgré ses positions.

L’élu issu du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers a martelé son intransigeance sur le régalien au cours de la campagne, et raille à mots couverts un accord de ses concurrents après leur réunion commune mardi: «Si on se coalise contre moi, c’est bien que je représente un danger».

Challenger, le député du Lot Aurélien Pradié peut certes «faire un score», estime un cadre du parti, mais «la deuxième place semble quand même lointaine». Avec sa ligne de «droite populaire» aux préoccupations sociales, illustrées par un texte sur la création de juridictions spécialisées dans les violences conjugales qu’il a fait adopter jeudi à l’Assemblée nationale, il affiche aussi des accents très fermes sur le régalien.

LR, une droite étanche?

Car les candidats n’ont cessé de durcir le ton, soucieux de marquer leur différence avec la macronie, même si les députés LR apportent ponctuellement à la majorité les voix nécessaires pour faire voter des textes. Certains élus poussent, dans le même temps, à aller plus loin dans l’alliance avec Emmanuel Macron, comme le maire de La Baule Franck Louvrier, qui dans le «Journal du Dimanche» appelle à «conclure un contrat de gouvernement», sous peine de voir toute réforme «stoppée dans le pays».

Et ce proche de Nicolas Sarkozy de s’inquiéter aussi d’un possible rapprochement avec l’extrême droite, qui fait les yeux doux à l’électorat LR. «Aujourd’hui, j’ai un doute sur l’étanchéité de notre parti. Je n’ai pas entendu les trois candidats, dans cette campagne interne, rejeter urbi et orbi l’union des droites pour les années à venir», déplore-t-il.

(AFP)

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