TennisCarlos Alcaraz, 18 ans, a déjà tout d’un grand
Successeur annoncé de Rafael Nadal, le prodige espagnol Carlos Alcaraz a éliminé le No 3 mondial Stefanos Tsitsipas au terme du plus beau match de l’US Open, jusqu’ici.
- par
- Jérémy Santallo
C’est beau d’assister à la naissance d’un champion. À 18 ans, Carlos Alcaraz a fait une entrée fracassante dans le monde des géants, vendredi, en remportant la plus belle victoire de sa jeune carrière sur le plus grand court de tennis au monde, le Arthur Ashe Stadium. Au terme du plus beau match de la quinzaine jusqu’ici à l’US Open, l’Espagnol a éliminé l’un des outsiders du tournoi, le No 3 mondial Stefanos Tsitsipas, battu 6-3 4-6 7-6 (7/2) 0-6 7-6 (7/5) après un peu plus de 4 heures d’une bataille palpitante.
Cette rencontre du 3e tour a connu plusieurs temps forts. Balayé par Alexander Zverev (Acapulco), Rafael Nadal (Madrid) et Daniil Medvedev (Wimbledon) cette saison, le gamin d’El Palmar a cette fois donné de la voix d’entrée pour son quatrième affrontement face à un joueur du top 10. Monté sur ressorts, il a asphyxié le Grec et vite mené 6-3 3-0. Dos au mur, Tsitsipas a alors changé d’attitude soudainement et retrouvé son jeu porté vers l’avant. Il a égalisé à une manche partout avant de s’envoler dans la troisième (5-2). Et là…
On a découvert la force de caractère puis la vitesse de bras stupéfiante de Carlos Alcaraz. Mené 5-2 et deux balles de set contre lui, le successeur annoncé de Rafael Nadal a repris son double break de retard et joué un tie-break de folie. Sa remontada lui a coûté beaucoup d’énergie et le 4e set, où il s’est vu infliger une roue de vélo. Dans une cinquième manche crispante, dominée par les serveurs, le 55e joueur mondial a fait tout juste dans le jeu décisif, alternant revers puissants et amorties bien senties. Du tout grand art.
À 18 ans, Carlos Alcaraz devient ainsi le plus jeune joueur à rallier les 8es de finale d’un tournoi du Grand Chelem depuis Andreï Medvedev (17 ans) en 1992. À Flushing Meadows, il faut même remonter encore plus loin pour retrouver la trace d’un tel exploit: on parle ici de Pete Sampras (18 ans) et Michael Chang (17 ans) en 1989. L’Espagnol sera opposé dimanche au qualifié allemand Peter Gojowczyk, ex-39e joueur mondial aujourd’hui 141e, qui a battu vendredi Henri Laaksonen.