Condamné à 14 ans, un violeur sort de prison après 8 mois

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Dans le Calvados, les victimes d’un violeur et agresseur sont scandalisées par une décision de justice.

R.M.
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En mai 2022, l’homme libéré avait été condamné à 14 ans de prison par la cour d’assises de l’Eure, à Évreux.

En mai 2022, l’homme libéré avait été condamné à 14 ans de prison par la cour d’assises de l’Eure, à Évreux.

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Une cinquantaine de personnes se sont réunies le week-end dernier à Beuzeville, dans l’Eure, pour manifester leur colère et leur incompréhension. En cause? Un violeur qui a écopé de 14 ans de prison a obtenu une remise en liberté après 8 mois seulement.

L’homme est un ancien gérant d’une pizzeria. Début mai 2022, la cour d’assises de l’Eure l’a reconnu coupable de viol, agression sexuelle et harcèlement sexuel. Des faits tous commis contre des employées, entre 2015 et 2018. Il avait alors écopé de 14 ans de réclusion criminelle.

Ce violeur, pourtant, a retrouvé la liberté dès le 10 janvier dernier. La chambre d’instruction de Caen a accepté une liberté sous contrôle judiciaire. Il est assigné à résidence dans le Calvados et a l’interdiction de se rendre dans le département voisin de l’Eure, où vivent ses victimes. Et ce jusqu’au procès en appel, prévu pour juin prochain, relate France 3.

Comment est-ce possible? Selon actu.fr, une première demande de libération conditionnelle avait été refusée. Mais ce refus n’aurait pas été suffisamment motivé, ce qui aurait ouvert la voie à une décision inverse après un recours.

«Je n’ose même plus sortir»

Quoi qu’il en soit les victimes de cet homme sont choquées et bouleversées. «C’est une injustice. Maintenant, c’est moi qui suis en prison. J’habite à 15 minutes de chez lui, je n’ose même plus sortir, je dois suivre des soins psychologiques, mais j’ai peur d’y aller, je reste enfermée chez moi», a raconté une des victimes. Et de lâcher: «J’ai tellement peur de le rencontrer, je dois demander à quelqu’un pour m’accompagner faire les magasins. Moi, je souffre et lui est en liberté.»

«Je recommençais à prendre goût de sortir, aller voir des amis mais depuis le 10 janvier c’est fini. Cela a été un coup de massue», a témoigné une autre victime pour France Bleu.

«Ce rassemblement, c’est tout simplement pour dénoncer une remise en liberté avec des conséquences préjudiciables pour les victimes, en sachant que la présomption d’innocence n’implique pas nécessairement une remise en liberté», a souligné Sylvain Naviaux, l’avocat d’une des victimes.

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