France 2 tente de percer le mystère de la disparition de Philippe de Dieuleveult

Qu’est-il arrivé à Philippe de Dieuleveult et aux six autres membres de l’expédition Africa Raft qui descendaient le fleuve Zaïre, sur deux immenses catarafts? Ce funeste 6 août 1985, l’animateur ultra-populaire du jeu télévisé «La chasse aux trésors» et ses camarades disparaissaient, après s’être lancés dans les terribles rapides d’Inga.

Depuis plus de trente-sept ans, le mystère demeure. À l’exception d’un corps, aucun cadavre n’a jamais été retrouvé, après le drame. Qu’a-t-il bien pu se passer, ce matin-là? France 2 diffuse  jeudi soir 18 mai à 21h 10 un documentaire exceptionnel, «Dieuleveult, les disparus du fleuve», qui revient sur cette affaire. Et sur les deux explications possibles, concernant cet événement qui continue de questionner les téléspectateurs.

C’est la thèse officielle, que partagent nombre d’enquêteurs. Notamment, le lieutenant-colonel Alain Moreau, qui a participé aux premières recherches juste après la disparition, en 1985. Selon lui, il n’y a pas de doute: Philippe de Dieuleveult et ses camarades se sont noyés. La force terrifiante des courants dans les rapides d’Inga, couplée à des vagues gigantesques, puissantes et en portefeuille, a eu raison des membres de l’expédition.

Les catarafts ont virevolté dans les eaux tempétueuses. Les malheureux explorateurs ont été précipités dans les flots, puis, en quelques instants, ont perdu la vie. Leurs corps sont restés coincés sous des rochers, sous l’eau, puis sans doute ont été dévorés par des bestioles.

Une reconstitution menée notamment avec des barils faisant le poids moyen des membres d’Africa Raft – dont on voit des images dans le documentaire – démontre l’impossibilité pour Dieuleveult et ses amis de franchir les rapides d’Inga, selon le lieutenant-colonel Alain Moreau pour qui ce terrible accident est dû, en grande partie, à l’impréparation d’une expédition montée de bric et de broc.

Philippe de Dieuleveult et les membres d’Africa Raft ont-ils été victimes d’une dramatique erreur commise par l’armée zaïroise, à cause d’un télégramme d’alerte des services français? C’est l’autre théorie présentée dans le documentaire de France 2.

Confondant l’expédition avec un commando cubain venu faire exploser le barrage d’Inga (situé juste à côté des rapides), les militaires du président Mobutu Sese Seko auraient fait feu sur l’animateur de «La chasse aux trésors» et ses amis. Certains seraient morts sur le coup, d’autres – dont Dieuleveult – auraient été capturés vivants. S’en seraient suivis interrogatoire, torture puis exécution des survivants par les militaires, afin de couvrir l’effroyable bavure.

Le documentaire «Dieuleveult, les disparus du fleuve» donne la parole, notamment, à Alexis de Dieuleveult, neveu et filleul de l’animateur, mais aussi fils de feu Jean de Dieuleveult, frère de Philippe, qui enquêta durant près de trente ans sur cette affaire. Pour Alexis, auteur d’un livre sur ce drame («Noyade d’Etat», Editions Balland), il n’y a plus le moindre doute: c’est bien une bavure qui a coûté la vie aux membres d’Africa Raft.

D’ailleurs, de nombreux témoins allant dans ce sens s’expriment face caméra, dans le film de France 2. À noter qu’Alexis de Dieuleveult a récemment, et sur la base de nouvelles preuves, demandé la réouverture de l’enquête autour de la mort de son oncle.

«Dieuleveult, les disparus du fleuve»
Jeudi 18 mai 2023, 21h10, sur France 2
Avec la participation, notamment, d’Elsa Manet (coprésentatrice de «La chasse aux trésors»), Hugues et Yves de Dieuleveult (frères de Philippe), Alexis de Dieuleveult (neveu de Philippe), Arnaud Bédat (journaliste suisse ami de Philippe et qui avait publié un livre sur l’affaire), Christian Prouteau (fondateur et premier commandant du GIGN) et le lieutenant-colonel Alain Moreau (qui a participé aux premières recherches en 1985)