Travail: La part des salariés qui ont plusieurs jobs augmente en Suisse

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TravailLa part des salariés qui ont plusieurs jobs augmente en Suisse

Les employés doivent souvent travailler plus pour boucler les fins de mois, ou par crainte de l’avenir, relève une étude internationale. Les patrons doivent ainsi s’attendre à de nouvelles revendications.

Boucler les fins de mois nécessite d’accumuler les jobs pour de plus en plus de monde.

Boucler les fins de mois nécessite d’accumuler les jobs pour de plus en plus de monde.

20min/Taddeo Cerletti

En Suisse, 23% des employés – contre 21% sur le plan international – ont plusieurs activités professionnelles. C’est le résultat de la dernière étude internationale «Hopes and Fears», menée au printemps par la société d’audit et de conseil PwC, dont la «NZZ am Sonntag» a pu consulter l’évaluation pour la Suisse.

58% de ces sondés qui se disent pluriactifs indiquent peiner à boucler les fins de mois et plus de la moitié d’entre eux occupe déjà un poste à 100%, note Tobias Sattler de chez PwC. La tendance aux revenus complémentaires s’est probablement encore renforcée avec la pandémie, selon lui. À quoi s’ajoute la forte augmentation actuelle du coût de la vie. «L’insécurité financière a augmenté de manière générale», constate-t-il.

Deux fois plus en deux décennies

Ces chiffres dépassent de loin ceux de la Confédération de 2021, qui a ses propres critères de calcul. Celle-ci faisait état de 8% de personnes pluriactives (avec un taux légèrement supérieur chez les femmes que chez les hommes), ce qui était tout de même deux fois plus qu’en 1996. La situation pourrait se péjorer encore. «De nombreux salariés n’ont presque plus de marge de manœuvre dans leur budget. Le pouvoir d’achat baisse et les prix augmentent plus vite que les salaires», constate David Galluser, secrétaire central de l’Union syndicale suisse (USS).

Du côté des employeurs, Daniella Lützelschwab, responsable secteur Marché du travail à l’Union patronale suisse, relativise, arguant que les personnes qui peinent à boucler leurs fins de mois comptent aussi parmi elles certaines qui utilisent une part de leur salaire pour épargner. Elle note qu’il existe de nombreuses raisons non financières d’avoir deux emplois, comme d’avoir une activité utile ou d’acquérir de nouvelles compétences. Elle conseille aux employés ayant des soucis financiers d’en parler à leur supérieur. Souvent, le problème peut être résolu individuellement, selon elle.

Revendications salariales

Selon PwC, au vu des résultats du sondage, les patrons doivent s’attendre à des revendications des employés. Car environ un tiers d’entre eux attend une hausse de salaire, une promotion ou souhaite changer de poste dans l’année à venir. Ces exigences sont particulièrement fortes chez la jeune génération. 28% des salariés envisagent ainsi de changer d’emploi au cours de l’année à venir, un taux qui monte à 42% parmi la génération Z. Les revendications seraient aussi liées à la reprise de l’économie après la pandémie et à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. De quoi mettre les employés dans une certaine position de force.

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(ewe)

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