Nouvelle-Zélande: La justice se penche sur la dramatique éruption de White Island

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Nouvelle-ZélandeLa justice se penche sur la dramatique éruption de White Island

Des sociétés de tourisme et immobilières se retrouvent sur le banc des accusés, trois ans et demi après une catastrophe qui avait fait 22 morts et des dizaines de blessés sur une île touristique.

Une cinquantaine de touristes se trouvait sur l’île au moment du drame.

Une cinquantaine de touristes se trouvait sur l’île au moment du drame.

AFP

Le 9 décembre 2019, l’éruption soudaine d’un volcan en Nouvelle-Zélande engloutissait des dizaines de touristes sous ses cendres brûlantes. Le procès de sociétés de tourisme et immobilières s’est ouvert mardi pour non-respect des règles de sécurité. Vingt-deux personnes, en majorité des touristes australiens, avaient péri et des dizaines d’autres avaient été blessées ou grièvement brûlées dans «l’explosion massive» du volcan de l’île néo-zélandaise White Island, destination touristique également appelée Whakaari.

Six parties, dont deux sociétés de tourisme et les propriétaires de l’île, Whakaari Management Limited, ont été accusées d’avoir enfreint les règles de santé et de sécurité au cours de la période qui a précédé la catastrophe. L’éruption avait donné lieu à une vaste opération médicale au cours de laquelle les victimes avaient été soignées dans des centres de traitement des brûlures en Nouvelle-Zélande et en Australie. «Cette éruption volcanique a consisté en une explosion massive», a déclaré la procureure Kristy McDonald, au tribunal de district d’Auckland.

Elle a entraîné un flux de «cendres brûlantes, de mer brûlante, de cendres volcaniques toxiques et de roches projetées depuis le fond du cratère», a-t-elle ajouté. «Le courant pyroclastique a englouti tous ceux qui se trouvaient sur le volcan, à une vitesse estimée à environ 60 km/h», a-t-elle rappelé. Si les sociétés poursuivies nient avoir commis des actes répréhensibles, l’accusation estime que la famille propriétaire de l’île a «profité de chaque touriste», gagnant un million de dollars néo-zélandais (555’400 francs) par an avant que la catastrophe ne se produise.

La direction de l’île n’a pas procédé à une évaluation adéquate des risques, n’a pas fourni d’équipement de protection individuelle et n’a pas mis en place d’itinéraires d’évacuation, a encore fustigé la procureure. «Le résultat final est que des touristes et des travailleurs se sont rendus dans le cratère d’un volcan actif sans avoir été correctement informés des risques», a ajouté Kristy McDonald.

Des images vidéo diffusées devant le tribunal montrent des personnes tentant de fuir un énorme nuage de cendres volcaniques, qui les engloutit rapidement. Dans une séquence, un guide remarquant l’éruption hurle aux touristes: «partez vite». Certains trébuchent dans leur fuite désespérée. Les sociétés encourent des amendes allant jusqu’à 1,5 million de dollars néo-zélandais (825’000 francs). Le procès devrait durer plusieurs semaines.

(AFP)

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