BerneCarburants fossiles interdits ou limités d’ici à 2050?
Le Conseil fédéral a adopté son message sur le contre-projet à l’initiative des glaciers. Le premier interdit les agents carburants fossiles et le second les limite. Le but commun: réduire à zéro les émissions de gaz à effet de serre.
L’initiative populaire intitulée «Pour un climat sain», appelée aussi «initiative pour les glaciers» a été déposée en novembre 2019 par l’Association suisse pour la protection du climat. Le texte exige que notre pays n’émette, à compter de 2050, plus aucun gaz à effet de serre ne pouvant être neutralisé par des puits de carbone naturels ou techniques. Il réclame aussi que tous carburants ou combustibles fossiles (huile, gaz, essence ou diesel, etc.) soient interdits de vente dès 2050. Des exceptions sont admissibles s’agissant d’utilisations pour lesquelles il n’existe pas d’alternative technique, a expliqué mercredi, la Conseillère fédérale Simonetta Sommaruga.
Pas aussi drastique
Le contre-projet du Conseil fédéral poursuit les mêmes objectifs que l’initiative, à l’exception de l’interdiction générale des agents énergétiques fossiles à compter de 2050. Le Conseil fédéral veut que la situation particulière des régions de montagne et périphériques soit prise en compte. De plus, la sécurité du pays, notamment l’armée, la police, les services de secours doivent pouvoir, en cas de besoin, recourir à ces énergies fossiles.
Le Conseil fédéral laisse ouverte la question de savoir si les émissions de gaz à effet de serre demeurant en 2050 devront être compensées par des puits de carbone en Suisse ou à l’étranger, étant donné que le potentiel de tels stockages est limité dans notre pays.
Des réactions
Pour les Vert: «Le Conseil fédéral reconnaît l’urgence climatique mais s’arrête là. L’objectif qu’il veut inscrire dans la Constitution s’applique déjà et est insuffisant. Le récent rapport du GIEC est clair, nous devons sortir beaucoup plus rapidement des énergies fossiles.» Pour Greenpeace, «Après l’échec de la loi sur le CO2, l’initiative sur les glaciers est une bouée de sauvetage lancée au bon moment. L’initiative est l’occasion de mettre en place une protection du climat simple et efficace. Avec son contre-projet direct, le Conseil fédéral édulcore les préoccupations de l’initiative. Le temps des déclarations d’intention est pourtant révolu. Combien de signaux d’alarmes supplémentaires faut-il au gouvernement pour qu’il propose enfin des mesures très concrètes et efficaces?»