Football - Kololli: «Une offre que je ne pouvais pas refuser»

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FootballKololli: «Une offre que je ne pouvais pas refuser»

Recruté libre par le Shimizu S-Pulse, le milieu vaudois explique son choix de rejoindre le Japon. Où il est déjà conquis par ce qu’il a découvert.

Brice Cheneval
par
Brice Cheneval
Benjamin Kololli va vivre au Japon sa première expérience à l’étranger.

Benjamin Kololli va vivre au Japon sa première expérience à l’étranger.

Dominique Meienberg

Une nouvelle aventure a commencé pour Benjamin Kololli. Au Pays du Soleil-Levant. Le Vaudois, dont le recrutement par le Shimizu S-Pulse a été annoncé il y a trois semaines, a passé sa visite médicale avec succès mardi et réglé les derniers détails administratifs. Le voilà officiellement «Orange», jusqu’en janvier 2024.

Entre-temps, il s’est plié à une quarantaine stricte de 14 jours, condition sine qua non à sa venue. «On m’a installé dans une bulle, un hôtel mis à disposition par la Ligue japonaise pour les recrues, raconte-t-il. J’étais à la limite en prison, ce n’était pas facile. Les quatre premiers jours, on n’avait pas le droit de mettre un pied en dehors de la chambre. On avait une fenêtre entrouverte qu’on ne pouvait pas toucher, on nous apportait la nourriture devant notre porte. Je n’avais même pas le droit de parler à mes voisins de couloir! Et à partir du cinquième jour, on pouvait sortir une heure par jour pour s’entraîner individuellement.»

Au terme de cet isolement forcé, le milieu gauche a reçu l’autorisation de s’entraîner avec ses nouveaux partenaires. Son «rêve» japonais se concrétisait enfin.

Fasciné par la culture japonaise

Vu de Suisse, son choix de carrière a surpris. Depuis son passage remarqué au Lausanne-Sport, entre 2016 et 2018, il s’est affirmé comme une valeur sûre de Super League. En fin de contrat avec le FC Zurich cet été, Kololli représentait une belle opportunité. Alors qu’un retour au LS ou à Sion était évoqué, c’est surtout le Lucerne de son ex-entraîneur Fabio Celestini qui s’est montré le plus pressant. Ouvert à l’idée de découvrir l’étranger, le natif d’Aigle a également été approché par les Néerlandais de Twente. «Un super club, connu en Europe, où j’aurais probablement accepté de signer à 20 ans», dit-il.

Puis est venu le Shimizu S-Pulse, modeste pensionnaire de D1 japonaise, un peu par hasard: «Zivko Kostadinovic (ndlr: gardien de Zurich), un très bon ami, m’a dit qu’il connaissait quelqu’un en J-League et m’a demandé si ça m’intéresserait d’évoluer là-bas. Il m’a mis en contact avec un agent basé au Japon, lequel m’a indiqué qu’il pouvait peut-être me proposer quelque chose. Je n’y ai plus repensé et pendant que j’étais en vacances, j’ai reçu la proposition du Shimizu. J’étais bouche bée.»

D’abord méfiant, l’ancien Lausannois a reçu les garanties nécessaires pour l’homologation du contrat. «Ils m’ont soumis une offre que je ne pouvais pas refuser, assure-t-il. Je n’aurais jamais pu trouver l’équivalent en Europe. Je devais être réaliste: à 29 ans et après avoir galéré jusqu'à 24 ans, c’était le moment ou jamais de me mettre à l’abri. Et puis, je n’ai pas de regrets: en Suisse, j’ai fait le tour.»

«À 29 ans et après avoir galéré jusqu'à 24 ans, c’était le moment ou jamais de me mettre à l’abri»

Benjamin Kololli

Benjamin Kololli assure toutefois que sa décision ne repose pas que sur l’aspect financier: «C’est un tout. La J-League est l’une des meilleures ligues en Asie et à titre personnel, j’ai toujours été fasciné par le Japon. Je n’y suis jamais allé avant, mais ce pays m’intriguait. C’est un peu la Suisse de l’Asie, c’est très carré. Je suis aussi fan de manga, je regarde les animés en voix originale. Et la nourriture japonaise m’attire beaucoup...»

Il croisera Iniesta

Et ce qu’il a découvert sur place ne l’a pas fait regretter. Depuis la fin de sa quarantaine, l’international kosovar (23 sélections) constate le développement avancé du football sur l’archipel: «Le Shimizu S-Pulse joue le ventre mou, mais le niveau de professionnalisme ici est plus élevé que chez certains gros en Suisse. Je ne m’attendais pas du tout à ça, honnêtement. J’ai été choqué par la quantité de personnes qui travaillent au club. Le staff est presque plus nombreux que l’effectif. Apparemment, on a aussi la meilleure pelouse de J-League. On dirait un terrain de golf! C’est un peu le Parc Saint-Jacques d’il y a quelques années. On ne s'en rend pas compte, c’est un super championnat. Il y a des stars comme Iniesta (ndlr: qui évolue au Vissel Kobe), mais derrière, il y a beaucoup de bons joueurs.»

«Le Shimizu S-Pulse joue le ventre mou mais le niveau de professionnalisme ici est plus élevé que chez certains gros en Suisse»

Benjamin Kololli

Par ailleurs, les supporters locaux semblent déjà l’avoir adopté. «Les Japonais sont très gentils, affirme-t il. J’ai reçu plein de cadeaux, j’ai vu pas mal de maillots floqués du 32 (ndlr: son numéro) dans les tribunes… Je n’ose pas imaginer ce que c’est quand tu cartonnes!»

Les fidèles du Shimizu S-Pulse n’attendent que ça. Mais ils devront patienter avant de le voir sous son meilleur jour. Tout juste revenu à l’entraînement, Kololli doit se reconstruire une condition physique optimale après plusieurs semaines d’arrêt. «Si tout va bien, ce sera le cas dans une quinzaine de jours», avance-t-il. Il pourrait effectuer sa première apparition dans le groupe ce vendredi, contre le Gamba Osaka.

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