Romain Duris pour «Coupez!»: «Impossible de refuser ce projet»

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InterviewRomain Duris pour «Coupez!»: «Impossible de refuser ce projet»

L’acteur de 47 ans a fait l’ouverture du Festival de Cannes avec un film absurde et terrifiant de Michel Hazanavicius. Le long métrage vient de sortir dans les salles romandes.

Fabio Dell'Anna, Cannes
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Fabio Dell'Anna, Cannes

Romain Duris est à l’affiche de «Coupez!» un film de Michel Hazanavicius sorti cette semaine en Suisse romande.

Effrayant, drôle et complètement barré. Le dernier film de Michel Hazanavicius ( «The Artist») intitulé «Coupez!» vient d’ouvrir le Festival de Cannes ce mardi 17 mai. Nous étions sur place pour rencontrer Romain Duris, qui campe le rôle d’un réalisateur prêt à tout pour arriver à la fin de son projet. Amateur de séries Z, il essaie d’arracher à son actrice une expression de terreur dans une usine désinfectée, quand de vrais morts-vivants, surgis de nulle part, prennent d’assaut son équipe. Si vous n’avez pas peur du ridicule, vous allez adorer cette adaptation du long métrage japonais «Ne coupez pas».

«C’est une ode aux séries Z et au cinéma. Ce film donne envie de réaliser car on voit ce qu’il se passe derrière. C’est à la portée de tous finalement», nous dit-il sur le toit d’un immeuble au bord de mer. Le comédien de 47 ans, qui confie avec humour «être plus effrayé par les fantômes que les zombies», a surtout apprécié tourner un plan-séquence de 35 minutes lors de ce projet. Il livre ces détails durant notre rencontre.

Vous rêviez de jouer dans un film de zombies?

C’est un rêve d’enfant, oui. Cela me rappelait comment on cherchait à se faire peur en étant petit. La mise en scène, le faux sang, la peinture rouge…

Quels aspects vous ont intrigué dans votre personnage prénommé Rémi?

Le caractère du personnage, je l’ai déjà effleuré auparavant. C’est quelqu’un qui a beaucoup de doutes et de questions. Je n’ai jamais joué de réalisateur et je n’ai jamais fait de plan-séquence. Durant ce tournage, j’ai eu la chance d’effectuer un long plan non interrompu qui dure 35 minutes. En plus, il y avait plein de bordel, de sang… C’était plutôt jouissif. On l’a fait une quinzaine de fois sur 4 jours.

C’est ce que vous avez préféré?

Exact. Cela a créé une concentration énorme sur le plateau. Je pense notamment aux techniciens derrière. On intervient à des moments différents. Pendant que l’on change de place, on se demande s’ils sont en train de réussir la partie que l’on ne voit pas. C’est du théâtre!

Pourquoi avoir accepté de jouer dans ce film?

Il y a tout d’abord Michel Hazanavicius, le réalisateur. Il est inspirant. Nous avons tous envie de voir comment il crée du cinéma. Est-il drôle? Comment manie-t-il tout ça? Honnêtement, j’avais quatre éléments qui m’ont convaincu: le scénario, le film initial japonais qui s’intitule «Ne coupez pas», le réalisateur et le casting. Le dossier était difficilement refusable.

La femme de Michel Hazanavicius, Bérénice Bejo, joue votre épouse. Comment s’est passée votre collaboration?

Elle est hyper agréable… J’ai adoré ce plateau, car l’ambiance et le tournage sont dictés par le réalisateur. Nous étions chacun dans une concentration qui appartenait à nos personnages. Par exemple, Bérénice était beaucoup dans l’action, car son caractère dans le film est assez sportif. Elle donnait le mieux de ce qu’elle pouvait.

Lors des premières secondes du film, on apprend qu’une scène a été tournée plusieurs dizaines de fois. Quelle a été la scène que vous avez dû répéter le plus souvent dans votre carrière?

Alors ça… (Il réfléchit longuement) J’avais joué dans une pièce de théâtre avec Patrice Chéreau qui était un monologue de Bernard-Marie Koltès. J’ai dû refaire la scène je ne sais combien de fois… Et ça durait une heure et demie. Cela m’a marqué. Et Patrice Chéreau reste un personnage assez mythique.

«J’ai déjà eu des moments où ça partait un peu en couille et c’est très bien. Tout n’est pas maîtrisé dans le cinéma. C’est ce qui fait la beauté de ce métier.»

Romain Duris, acteur

Ce long métrage met en scène un tournage complètement foireux. Cela existe vraiment?

Il peut y avoir des instants foireux, oui. La précipitation crée aussi de la foirade. On ne croise pas toujours des réalisateurs qui ont fait dix films. J’ai déjà eu des moments où ça partait un peu en couille et c’est très bien. Tout n’est pas maîtrisé dans le cinéma. C’est ce qui fait la beauté de ce métier.

Ce rôle vous a donné envie d’être réalisateur un jour?

J’ai la chance de me retrouver assez régulièrement sur des plateaux. Je me dis que c’est un métier hallucinant. Pour passer à mon tour à l’action, il me faut une histoire. J’adore créer des images et de la magie. Le côté esthétique du cinéma me plaît beaucoup. Mais l’un des éléments importants est: l’histoire. Il faut savoir pour quelle raison on a envie de faire un film. Passer trois ans de ma vie à embarquer du monde et de l’argent… Il faut que le récit soit essentiel pour moi. Comme une question de vie ou de mort.

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