VTTCamille Balanche a déjà réussi un petit exploit
La Neuchâteloise de 32 ans va disputer samedi le titre mondial de descente. Le tout un peu plus de trois semaines après une fracture de la clavicule droite à l’entraînement au Canada. Fou.
- par
- Robin Carrel Les Gets
Camille Balanche est un sacré phénomène. L’ancienne internationale suisse de hockey, présente sous le maillot rouge à croix blanche aux JO de 2010 à Vancouver, est à quelques points de gagner la Coupe du monde 2022 de sa spécialité. Pour ce faire, il faudra qu’elle assure le coup dans deux semaines en Italie. Mais ce week-end, elle visera aussi le titre mondial de descente. Enfin, si elle retrouve la totale confiance dans son épaule droite, opérée il y a une vingtaine de jours pour y insérer deux plaques.
Camille Balanche est tombée sur un saut qu’elle a sans doute réussi plus d’un millier de fois dans sa carrière. Mais elle s’est très vite relevée. «Les blessures font partie du jeu, nous a-t-elle dit en milieu de semaine, alors qu’un doute planait encore quant à sa participation. Je n’ai pas roulé pendant près de deux semaines et ça a un peu fait bizarre… Là, aux Gets, c’est une piste nouvelle pour moi et tu ne sais pas forcément où tu vas. Tu ne sais pas si l’épaule va lâcher… Mais je la trouve assez stable pour le moment.»
La Suissesse a surtout dans le viseur l’étape italienne de la Coupe du monde de VTT début septembre, où elle pourrait coiffer la couronne de vainqueur de la Coupe du monde pour la première fois de sa carrière. «Ma blessure prend quand même un certain temps pour se remettre, a expliqué la descendeuse. Sur la piste des Gets, il y a un dévers à gauche et forcément, j’y pense. Parce que si je tombe sur la mauvaise épaule… Je suis tout de même contente de reprendre ici. À Val di Sole, dans deux semaines, la piste est plus compliquée pour les bras. Et, là-bas, ce sera mon principal objectif de cette fin de saison.»
Table de physio
Mine de rien, se casser une clavicule et revenir au premier plan en quelques semaines n’est pas le moindre des exploits. Balanche, elle, a tendance à relativiser: «Deux jours après ma chute, mon entraîneur a fait les démarches nécessaires pour une opération. Il travaille dans une clinique. Il m’a dit qu’il fallait opérer et que ça ira plus vite. Là, le chirurgien me dit que certains de ses patients, qui font du motocross, sont de retour sur la moto cinq jours après. Ça m’a remotivé à y aller pleins gaz.»
Cette semaine, elle a passé de longs moments sur la table de ses physiothérapeutes. Elle y a peut-être presque plus souffert que sur sa machine. La Locloise a aussi pris son temps pour reprendre confiance. Une chose nécessaire pour se faufiler entre les cailloux et les arbres à des vitesses folles. Balanche a commencé par prendre le sillage d’une collègue mercredi pour mieux appréhender le parcours. Et comme elle n’a pas grand-chose à perdre ce samedi, qui sait ce qu’elle pourrait bien encore inventer comme exploit.