ColombieLa guérilla de l’ELN lève son «confinement armé» pour les fêtes
L’Armée de libération nationale (ELN de son acronyme en espagnol) avait imposé un «confinement» forcé à 10’000 personnes après de supposées attaques paramilitaires.
La guérilla de l’ELN a levé le confinement de 10’000 personnes dans le nord-ouest de la Colombie dans le cadre d’un «cessez-le-feu unilatéral» pendant les fêtes, a annoncé mardi le président Gustavo Petro. «Le confinement armé a été levé dans les fleuves San Juan et Calima», a déclaré Gustavo Petro sur Twitter en référence au confinement forcé des populations sous la contrainte de la guérilla. «Les forces de l’ordre vont soutenir les populations du Choco et du Valle (del Cauca) à travers des actions humanitaires», a-t-il ajouté.
L’Armée de libération nationale (ELN, guévariste) avait confiné à partir du 15 décembre les populations d’une partie des départements du Choco et du Valle del Cauca en raison d’attaques supposées de groupes paramilitaires. La population «a finalement été entendue : c’est un nouveau geste de paix de l’ELN dont nous sommes reconnaissants et nous attendons la même chose de la part de tous ceux qui aspirent au dialogue et à la paix», a souligné pour sa part, également sur Twitter, le ministre colombien de l’Intérieur, Alfonso Prada.
Négociations de paix en cours
La guérilla de l’ELN, en négociations de paix avec le gouvernement colombien de Gustavo Petro, avait annoncé lundi un «cessez-le-feu unilatéral» pendant la période des fêtes de fin d’année en Colombie. La trêve sera en place «à partir de 06h00 le 24 décembre 2022 jusqu’à 06h00 le 2 janvier 2023», a indiqué une porte-parole de l’organisation.
Active depuis 1964, l’ELN, considéré comme le dernier groupe de guérilla en Colombie après le désarmement des FARC et leur transformation en parti politique, dispose d’une force de quelque 2500 combattants et d’un vaste réseau de collaborateurs, selon des estimations indépendantes. Bien qu’elle ait un commandement central, ses fronts disposent d’une certaine autonomie pour la conduite des opérations militaires.
Les experts s’accordent à dire qu’il est difficile de négocier avec l’ELN en raison de cette structure fédérale, et mettent en doute l’unité de commandement de l’organisation. Le gouvernement de Gustavo Petro, premier gouvernement de gauche en Colombie, souhaite mettre fin au dernier conflit armé interne du continent par le biais de négociations. Toutefois, sa politique n’a pas encore permis d’enrayer la spirale de violence qui engloutit le pays après plus d’un demi-siècle.