Tennis: Quand toute la Suisse était devant son poste de télévision

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TennisQuand toute la Suisse était devant son poste de télévision

Le 6 juillet 2003, Roger Federer est entré dans le cœur – et la mémoire – de la population helvétique. La TSR avait dépêché un 2e journaliste en urgence à Londres.

Renaud Tschoumy
par
Renaud Tschoumy
Roger Federer après sa victoire à Wimbledon, le 6 juillet 2003.

Roger Federer après sa victoire à Wimbledon, le 6 juillet 2003.

AFP

Il y a vingt ans jour pour jour, le 6 juillet 2003, Roger Federer remportait à Wimbledon le premier de ses 20 titres du Grand Chelem, à l’âge de de 21 ans. Ce moment historique avait réuni tout le pays en ce dimanche. Tous les fans de sport suisses étaient scotchés à leur télé pour vivre ce moment historique, commenté en direct du Centre Court par Jean-Marc Rossier pour la Télévision suisse romande (TSR d’alors).

«Je ne me rappelle même pas ce que j’avais crié après la balle de match victorieuse de Roger, explique Rossier. Et je n’ai jamais pu réécouter cette finale en raison d’un problème technique à l’enregistrement. D’un autre côté, il n’y avait pas vraiment eu match. Philippoussis n’avait jamais trouvé la solution.» Federer s’était en effet imposé en trois sets, 7-6 (5) 6-2 7-6 (3).

Rossier avait été rejoint sur place par Alain Kobel, qui venait de quitter la radio pour intégrer le Département des sports de la TSR. «Le mercredi précédant la finale, j’assistais à ma première séance de rédaction quand François Jeannet, alors chef du Département, a lâché: «Et que fait-on si Federer gagne dimanche?» Personne ne s’annonçant pour aller à Londres, Jeannet s’est tourné vers moi et m’a dit: «Tu veux y aller Alain?» J’ai dit «Bien sûr» et j’ai pris l’avion pour Londres le samedi, la veille de la finale.»

Alain Kobel.

Alain Kobel.

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Alain Kobel a de fait réalisé l’interview d’après-match, dans une salle d’interview de la BBC. «Un joli cadeau, précise Kobel. Je ne connaissais pas du tout Roger Federer, que je rencontrais pour la première fois. Mais, à la manière dont il m’a accueilli, j’ai tout de suite remarqué que c’était un grand bonhomme. J’ai senti un grand respect venant de lui. On voyait tout de suite que c’était un Monsieur.»

L’interview a même duré un peu plus longtemps qu’elle n’aurait dû. «À la base, on m’avait accordé trois minutes dans ce studio, explique Kobel. Au bout de ces trois minutes, un type de la BBC me faisait de grands signes pour me faire comprendre que c’était terminé. Mais en face de moi, Federer me faisait des clins d’œil et de petits gestes, comme pour me dire: «Fous-toi de ça». Cette interview reste comme un des grands trucs que j’ai vécus au cours de ma carrière de journaliste.»

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