Football: Mais où est la relève en équipe de Suisse?

Publié

FootballMais où est la relève en équipe de Suisse?

La sélection nationale est l’une des plus âgées d’Europe actuellement. Pour jouer contre la Biélorussie dimanche, Murat Yakin n’a retenu aucun joueur né après 2000.

Valentin Schnorhk Saint-Gall
par
Valentin Schnorhk Saint-Gall
Dan Ndoye est l’un des deux plus jeunes joueurs de la sélection suisse retenue pour ce rassemblement d’octobre.

Dan Ndoye est l’un des deux plus jeunes joueurs de la sélection suisse retenue pour ce rassemblement d’octobre.

freshfocus

Visages poupins. Enfin, pas vraiment. Mais pour l’équipe de Suisse, Dan Ndoye et Zeki Amdouni détonnent. En ce mois d’octobre, le Vaudois et le Genevois sont les cadets de la sélection. Ils vont les deux sur leurs 23 ans (le 25 octobre pour le premier, le 4 décembre pour le second). Cela n’en fait plus des espoirs. Tout juste des joueurs un peu moins expérimentés, même si avec près de 200 matches professionnels pour Ndoye et 150 pour Amdouni, difficile de mettre en avant leur déficit de vécu. Reste que ce sont les deux seuls joueurs de la sélection (depuis qu’Okafor a dû renoncer en raison d’une légère blessure à la tête) à être nés au XXIe siècle.

Cela traduit une chose: l’équipe de Suisse est vieillissante. Et ce même si Pierluigi Tami se veut rassurant: «Nous avons une équipe assez jeune», assène le directeur des équipes nationales. Sauf que les chiffres disent l’inverse. Dans le cadre de ces qualifications à l’Euro 2024, la Suisse présente la sixième sélection la plus âgée en Europe, avec une moyenne d’âge qui s’élève à 28,9 ans. Aucune sélection majeure n’est plus expérimentée sur le papier, excepté la tout aussi vieillissante Croatie de la génération Modric. À l’opposé du classement, la France, finaliste de la dernière Coupe du monde, fait partie des plus jeunes avec une moyenne de 26 ans et demi.

Pas de renouvellement après le Qatar

Ainsi, l’équipe de Suisse ne s’est pas renouvelée après le Qatar. C’est un fait. Qui ne surprend pas: les Sommer, Schär, Rodriguez, Freuler, Xhaka ou Shaqiri sont encore là. De cette classe d’âge, seul Haris Seferovic semble être désormais en marge du groupe, lui qui évolue depuis cet été dans le championnat des Émirats arabes unis.

La plupart des restants demeurent des cadres sur le terrain: Murat Yakin n’a rien changé ou presque à son onze de base depuis le dernier Mondial, hormis le fait que Denis Zakaria a repris l’ascendant sur Djibril Sow au milieu de terrain et que Zeki Amdouni est devenu inévitable en l’absence de Breel Embolo.

On aurait pourtant pu penser que cette année sans tournoi majeur serait l’occasion d’intégrer des jeunes. D’autant plus qu’il y en avait deux d’entre eux présents au Qatar: Ardon Jashari et Fabian Rieder. Pourquoi ne sont-ils là que par intermittence? Pourquoi Yakin ne se décide-t-il pas à les installer, sachant qu’il y a de bonnes chances qu’ils soient les cadres de l’équipe nationale de demain? Concernant Jashari, il est blessé et n’est même pas avec les M21, relève Pierluigi Tami.

Où est Rieder?

En revanche, l’absence de Fabian Rieder surprend, d’autant plus que le milieu de terrain prend de l’ampleur à Rennes, où il a signé fin août. Il était titulaire lors des deux derniers matches de Ligue 1 disputés par le club breton: lors du derby contre Nantes (victoire 3-1) et pour la réception du PSG dimanche (défaite 3-1). N’est-il pas temps de faire une place au Soleurois de 21 ans?

«Les jeunes doivent intégrer l’équipe A au bon moment, pas avant pour se retrouver remplaçants.»

Pierluigi Tami, directeur des équipes nationales

Pour Tami, cela n’est pas une priorité. «Il est important que ces jeunes jouent, insiste le directeur des équipes nationales. Il y a des matches très importants pour les M21 (réd.: contre le Monténégro à Lausanne ce vendredi et en Arménie mardi, dans le cadre des qualifications à l’Euro 2025). Et puisque nous avons actuellement peu de blessés en équipe A, cela ne ferait aucun sens de ramener ces joueurs pour les mettre sur le banc. Ils font partie du cadre de la sélection A, mais les M21 sont également importants pour le coefficient UEFA. Nous avons réussi à qualifier nos M21 pour les deux dernières éditions de l’Euro Espoirs parce que nous étions aussi attentifs à ça. Les jeunes doivent intégrer l’équipe A au bon moment, pas avant pour se retrouver remplaçants.»

Des M21 bien armés

Ainsi, la sélection M21 désormais dirigée par Sascha Stauch n’a pas à se plaindre: elle peut bénéficier de l’apport d’éléments déjà bien expérimentés. En plus de Rieder, Becir Omeragic, auteur d’un bon début de saison à Montpellier, Aurèle Amenda (YB) ou Leonidas Stergiou figurent également avec les espoirs. Les deux premiers apparaissent sur la liste des joueurs de piquet pour l’équipe A.

Tous n’ont pas forcément leur place en équipe fanion. Mais une campagne de qualification dans un groupe relativement faible n’offre-t-elle pas l’opportunité au sélectionneur de laisser un peu de place aux éléments les plus prometteurs?. Histoire de préparer le terrain pour l’avenir. Et d’acter progressivement l’inévitable changement de génération qui devra se concrétiser d’ici un ou deux ans.

Ton opinion