JuraClap de fin pour Mario Botta à Bonfol
Le mémorial prévu sur une ancienne décharge assainie par la chimie bâloise ne sera pas réalisé par l’architecte tessinois.
- par
- Vincent Donzé
Pensé comme un mémorial à 8,8 millions, l’aménagement en Land Art de l’ancienne décharge industrielle de Bonfol (JU) fermée en 1976 et assainie aux frais de la chimie bâloise ne sera pas réalisé. Selon «Le Quotidien Jurassien», cette information figure à l’ordre du jour de l’assemblée communale extraordinaire convoquée le 27 avril prochain.
La fondation «Mémoire Art et Forêt - Bonfol» a confirmé l’information. La recherche de fonds pour la première phase du projet a échoué. Elle incluait la mise en valeur d’un mur de 200 mètres, le reboisement artificiel du site et la création d’infrastructures touristiques. Seuls 51% des 5,6 millions nécessaires étaient réunis jeudi dernier.
Maintien du mur
Un nouveau projet de revalorisation a été établi par l’entrepreneur Gauthier Corbat, l’architecte Sylvain Dubail et l’artiste Augustin Rebetez. Il sera présenté le 27 avril prochain et prévoit le maintien du mur de 200 mètres de long et de douze mètres de haut, vestige des travaux d’assainissement.
En proposant un site de mémoire sur le site d’une ancienne décharge industrielle, La fondation «Mémoire Art et Forêt - Bonfol» souhaite «ouvrir la réflexion sur notre impact écologique à travers le temps» et «permettre la contemplation d’une nature résiliente».
Le projet de Mario Botta n’avait pas que des supporters: l’avis de défrichement et de compensation a été perçu comme une aberration.
Le mur maintenu dans le nouveau projet est l’unique vestige de l’énorme halle d’excavation des déchets déconstruite en 2016, après 16 ans de fonctionnement. Il se dresse au milieu d’une clairière, à côté d’une plantation d’arbres. La halle hermétique construite pour extraire les déchets était soutenue par des arches hautes de 40 m.
193 000 tonnes
Au rythme journalier de 160 tonnes, cinq jours sur sept, ce sont 193 000 tonnes de déchets toxiques et de terres contaminées qui ont été excavés et stabilisés, puis transportés et incinérés dans des fours allemands et belges à 1200 degrés. Coût de l’opération: 480 millions.
Pour l’architecte tessinois Mario Botta, «il aurait été impensable de reboiser toute cette zone comme si la décharge chimique n’avait jamais existé». Son projet architectural contenait un message de réconciliation entre l’homme et la nature.