ParisFeu vert au classement du Sacré-Cœur de Paris aux monuments historiques
La basilique de Montmartre, un des sites les plus visités de la capitale française, sera enfin classée, cette semaine, grâce à un arrêté ministériel. La procédure avait été lancée en 2011.
Le Ministère français de la culture a validé l’inscription du Sacré-Cœur, la basilique de Montmartre, à Paris, et un des hauts lieux du tourisme mondial, aux monuments historiques. Cette décision, qui fait suite à un avis favorable de la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture, sera entérinée définitivement «dans les prochains jours» par un arrêté de la ministre Rima Abdul Malak, ont indiqué ses services.
Ce classement est l’aboutissement d’une campagne entamée en 2011 par la Ville de Paris, afin de protéger ses églises. Il met fin à un épisode politique très controversé, en raison de la portée symbolique de l’édifice, qui représente pour nombre de gens de gauche «l’ordre moral» répressif à l’origine de l’écrasement sanglant de la Commune de Paris, en 1871.
«La basilique est l’objet d’une historiographie contrastée. Mais protéger un monument historique ne signifie pas glorifier tel ou tel aspect» de son histoire, affirme le ministère.
Avec onze millions de visiteurs, le Sacré-Cœur, basilique catholique immaculée néoromane aux influences byzantines, était l’édifice le plus visité de la capitale française après la cathédrale Notre-Dame, avant l’incendie de cette dernière.
Un symbole du retour à l’ordre
Le Sacré-Cœur a été édifié de 1877 et à 1923 sur la butte Montmartre, après un concours et une souscription nationale. Il se voulait à l’origine un symbole de retour à l’ordre après les événements insurrectionnels de la Commune, dont Montmartre fut un haut lieu.
Le square Louise-Michel, attenant, sera lui aussi classé aux monuments historiques. Pensé dès l’origine mais réalisé seulement dans les années 1920, il est «indissociable» de l’histoire de l’édifice, souligne le ministère, qui estime qu’il «met en scène» sa «monumentalité, amplifiée par la blancheur de la pierre». L’institutrice révolutionnaire Louise Michel fut l’une des figures marquantes de la Commune de Paris.