Bienne sans voiture en 2030, une majorité d’élus le souhaite

Actualisé

MobilitéBienne sans voiture en 2030, une majorité d’élus le souhaite

La volonté politique est là, mais une ville sans moteur, c’est une utopie qui se heurte aux contraintes cantonales.

Vincent Donzé
par
Vincent Donzé
La parlementaire biennoise Nina Schlup milite pour une ville verte et saine.

La parlementaire biennoise Nina Schlup milite pour une ville verte et saine.

Lematin.ch/Vincent Donzé

Bienne, ville sans voiture, c’est une utopie soutenue par la majorité des élus biennois. Pas sous la forme contraignante d’une motion, mais sous celle d’un postulat qui indique la route à suivre jusqu’en 2030. La proposition émane de la plus jeune parlementaire, Nina Schlup (19 ans), arrière-petite-fille de l’architecte Max Schlup (1917-2013), auteur du Palais des Congrès.

Interdire le trafic individuel motorisé pour atteindre la neutralité carbone dans une ville de 57’000 habitants? «Une solution radicale pour un problème radical», plaidait le popiste Peter Heiniger. Selon «Le Journal du Jura», la droite n’a pas fait barrage, sans pour autant adhérer: «J’ignore où vous vivez», a dit Jürg Scherrer (UDC) à Nina Schlup (JS).

La concrétisation de la volonté exprimée jeudi soir se heurte à un problème légal: «Tant que le Canton ou la Confédération ne modifient pas la législation actuelle sur les routes, Bienne n’a pas une grande marge de manœuvre sur le sujet», a prévenu l’écologiste Lena Frank, directrice des travaux publics, de l’énergie et de l’environnement.

Mobilité douce

«Sortir d’une société d’automobilistes est une mesure primordiale pour une politique climatique efficace», soutient Nina Schlup, pour qui «l’aménagement d’une ville sans voiture doit devenir un élément central de la planification routière», avec en contrepartie «un développement massif des transports publics et de la mobilité douce».

D’autres villes sont déjà sans voiture, à l’exemple de Zermatt. Où contrôlent drastiquement la circulation à l’image de Copenhague ou d’Amsterdam. Précurseur, la ville espagnole de Pontevedra (83’000 habitants) a vu les émissions de CO2 chuter de 60% en vingt ans, grâce à une politique de «désintoxication» de la voiture, selon un reportage du journal «Le Monde».

Ton opinion