Course à piedUn tour au «Dernier survivant», la course impitoyable qui ravit ses athlètes
Une trentaine de courageux coureurs se sont présentés au départ, aux abords de Chaumont, samedi matin. Ils ont enchaîné des boucles de 30 minutes. Les meilleurs ont tenu 12 heures. Reportage.
- par
- Rebecca Garcia Chaumont
Folle, bête ou insolite. Chacun porte les qualificatifs qu’il souhaite à la course du «Dernier survivant». L’édition 2023 a eu lieu samedi, tantôt sous la pluie, tantôt sous les rayons de soleil. Le principe est relativement simple. Il «suffit» d’accomplir 24 boucles pour être finisher. Mais attention, une boucle représente un peu moins de 4 kilomètres et plus de 300 mètres de dénivelé positif. Si l’athlète met plus de 30 minutes à la terminer, il est éliminé. Et chaque demi-heure, ça repart.
Camille Ferre en a fait les frais. Ce Tahitien qui habite à Méribel a été éliminé après 16 boucles. «Le concept est vraiment alléchant, je suis fan de défis un peu bêtes comme ça», lâche le féru de ski, sourire aux lèvres.
Comme tout le monde, il a souffert. «Très vite on se dit: «Qu’est-ce que je fous là?» se marre-t-il, avant de parler de l’ambiance spéciale qui règne sur le parcours. Peu importe si tu arrives premier ou dernier, c’est celui qui va au bout qui gagne. Au final, on s’entraide, on parle beaucoup. Il y a des petites blagounettes, on fait passer le temps.»
Toujours retourner au départ ne semble pas gêner les participants, au contraire. «À chaque fois qu’on termine un tour, on est encouragés», affirme Steeve Dobert, militaire. Lui a manqué de chance: il est tombé sur la hanche au deuxième tour. Il aura tenu 14 boucles en plus avant de lâcher.
Son dossard a donc terminé punaisé sur le tableau d’affichage, comme tous ceux des coureurs qui ont abandonné la course. Il s’agit de la tradition un peu taquine imaginée par Christophe Nonorgue. «Taquin je crois que c’est le mot. On pourrait dire sadique mais ce n’est pas le but!», rigole l’enseignant.
Jusqu’à cette édition 2023, le tableau a été entièrement recouvert à chaque reprise. Signe que la course est particulièrement difficile, et qu’elle a des similitudes avec la Barkley, que l’organisateur du «Dernier survivant» a expérimentée il y a un peu plus d’une semaine.
Mais cette fois, c’est bien Christophe Nonorgue qui joue le maître du jeu. «Je prends un malin plaisir à me dire que la pluie n’est pas confortable pour nous mais qu’elle rend la tâche plus compliquée aux coureurs», ajoute-t-il. Peut-être que ça a ajouté un peu de difficulté. Reste que trois coureurs sont parvenus jusqu’au bout. Matthis Granet, Diego Pazos et Aubin Ferrari. Ce dernier a été le plus rapide, et a donc été désigné grand vainqueur.