FranceHarcèlement scolaire: Paris veut mener une «lutte implacable»
La Première ministre Elisabeth Borne a sonné mercredi la «mobilisation générale» pour mener «une lutte implacable» contre le harcèlement scolaire.
La Première ministre Elisabeth Borne a sonné mercredi la «mobilisation générale» pour mener «une lutte implacable» contre le harcèlement scolaire avec une kyrielle de mesures allant du signalement systématique des cas à la justice à la volonté d'«exclusion des élèves harceleurs» des réseaux sociaux.
Après une série de cas dramatiques et autant de polémiques sur la gestion par l’Education nationale de ce que Mme Borne qualifie de «phénomène massif», la cheffe du gouvernement a dévoilé un plan interministériel «contre le harcèlement à l’école et dans tous les lieux de vie de l’enfant», un sujet dont elle a fait une «priorité absolue» de la rentrée. «La mobilisation doit être générale», a affirmé Elisabeth Borne avant d’ajouter vouloir mener «une lutte implacable contre le harcèlement».
«Tsunami de témoignages»
«Vous n’êtes pas seuls», a-t-elle lancé à l’adresse des élèves harcelés. Saluant «la libération de la parole», le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal a fait état d’un récent «tsunami de témoignages». «En ce mois de septembre, trois fois plus de signalements ont été effectués qu’en septembre 2022», a-t-il souligné.
À l’occasion de ce discours prononcé depuis Matignon, la cheffe du gouvernement a levé le voile sur ce plan qui avait été programmé après le choc provoqué par le suicide d’une adolescente de 13 ans au printemps, Lindsay.
Parmi la série de mesures préparées, le gouvernement a décidé de faire du 3018, numéro d’aide d’urgence actuellement dédié au cyberharcèlement, le numéro unique de signalement, accompagné d’une application. Ce plan prévoit également la formation de tous les acteurs de la communauté éducative d’ici à la fin du quinquennat à la lutte contre le harcèlement. Plus globalement, tous les adultes intervenant auprès de mineurs, par exemple dans le sport ou en colonies, devraient se voir délivrer une formation sur ce sujet.
Exclure les harceleurs
Le gouvernement souhaite également «développer la confiscation des téléphones, et permettre d’exclure les élèves harceleurs des réseaux sociaux.» Gabriel Attal a lui annoncé la généralisation dans «le cursus scolaire» de «cours d’empathie» à partir de la rentrée 2024 sur le modèle de ce qui se pratique par exemple au Danemark. «Dès la rentrée de janvier 2024, il y aura chaque semaine des cours d’empathie dans au moins une école pilote par département», a précisé le ministre.
Avant la conférence de presse, la Première ministre a entendu plusieurs témoignages d’élèves harcelés ou engagés dans des associations de lutte contre le harcèlement. «Ce n’est évidemment pas des histoires simples à raconter. En parler c’est très important et vous engager aussi pour les autres c’est aussi une très belle façon de se reconstruire», a conclu Elisabeth Borne à l’issue de cette rencontre.
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