Task force scientifique«20’000 cas par jour en Suisse début janvier est un scénario plausible»
Les scientifiques estiment que la croissance d’Omicron va tirer la courbe des cas à la hausse très rapidement malgré la décrue de Delta.
«Un nombre de cas qui dépasse 20’000 par jour dès la deuxième semaine de janvier est un scénario plausible». Tel est l’avis de la Task force scientifique qui conseille la Confédération dans son dernier bulletin d’analyse de la situation épidémiologique. Des incertitudes demeurent, mais les scientifiques s’attendent à ce que le nombre d’infections au variant Delta se tasse et continue à se réduire. Par contre, comme on le constate dans d’autres pays, Omicron va rapidement exploser.
Course contre la montre
Les zones urbaines sont les premières à constater l’augmentation du variant Omicron. «À Genève, la proportion à la fin de la semaine dernière est estimée à 16% et à Zurich à 25% contre 12 la semaine précédente. Compte tenu du rythme, nous nous attendons à ce qu’il soit dominant à la fin de l’année», dit la Task force, qui craint notamment que l’augmentation rapide ne sature les capacités de tests. «Si les contacts sont réduits, l’augmentation peut être freinée. La mise à disposition d’autotests peut aussi garantir que tout le monde puisse continuer à se faire tester», ajoute-t-elle.
Les scientifiques voient également dans la campagne de rappel de vaccin une course contre la montre entre le booster et Omicron. «Il est important que la troisième dose soit administrée très rapidement à toutes les personnes dont la deuxième dose remonte à plus de quatre mois, de sorte que leur protection soit établie avant qu’elles ne soient infectées par Omicron», dit la Task force.
Enfants plus souvent touchés?
Comme l’a mentionné Patrick Mathys lors de la conférence de presse de l’OFSP mardi, le rythme de croissance du variant est très légérement inférieur à celui constaté au Danemark ou au Royaume-Uni. Les mesures en vigueur peuvent jouer un rôle, mais aussi les vaccins: la Suisse a basé sa stratégie sur les vaccins à ARN, qui semblent plus efficaces (ou moins inefficaces, selon les points de vue) que celui d’AstraZeneca, selon les premières études.
Mais l’incertitude reste de mise: «Il n’existe pas encore beaucoup de données sur l’effet protecteur du vaccin contre les formes graves après une infection par Omicron. Selon une étude en Afrique du Sud, le taux d’hospitalisation est inférieur de 29% par rapport aux vagues précédentes, mais supérieur de 20% chez les enfants, avec des évolutions principalement bénignes», relèvent les scientifiques.