Environnement: Washington veut des limites aux «polluants éternels» dans l’eau courante

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EnvironnementWashington veut des limites aux «polluants éternels» dans l’eau courante

Face à la présence de substances chimiques, l’Agence américaine de protection de l’environnement prend des mesures. Plus de 200 millions de personnes seraient concernées.

Un certain nombre de grandes entreprises ont entamé une réduction de l’utilisation des per- et polyfluoroalkylés (PFAS) ces dernières années, et certains États américains ont déjà imposé des limites concernant l’eau potable.

Un certain nombre de grandes entreprises ont entamé une réduction de l’utilisation des per- et polyfluoroalkylés (PFAS) ces dernières années, et certains États américains ont déjà imposé des limites concernant l’eau potable.

photo d’illustration Getty Images via AFP

Les autorités américaines ont annoncé, mardi, l’instauration prochaine de normes pour limiter les niveaux de substances chimiques surnommées «polluants éternels» dans l’eau courante, une première au niveau national. Les per- et polyfluoroalkylés (PFAS) peuvent causer de graves problèmes de santé, y compris des cancers, en cas d’exposition sur une longue période, car ils s’accumulent alors dans le corps. Leur point commun est de se désintégrer extrêmement lentement, ce qui leur vaut leur surnom de «polluants éternels».

Les nouvelles règles proposées par l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) établiront des limites pour six types de PFAS. Les services publics de distribution d’eau devront surveiller la présence de ces produits chimiques, «avertir le public et réduire la contamination aux PFAS si les niveaux excèdent les normes proposées». Cette mesure pourrait éviter des dizaines de milliers de cas de maladies liées aux PFAS et des milliers de morts, selon l’agence.

Dans de nombreux produits du quotidien

Ces composés chimiques sont utilisés depuis des décennies dans de nombreux produits du quotidien (emballages de nourriture, produits d’entretien, peintures, vernis ou enduits, certains textiles…). Mais «ce qui a commencé comme un prétendu miracle, une percée technologique pensée pour son aspect pratique, a rapidement dégénéré en l’un des problèmes les plus pressants pour la santé publique et environnementale du monde moderne», a déclaré Michael Regan, à la tête de l’EPA.

«Ce qui a commencé comme une percée technologique, pour son aspect pratique, a rapidement dégénéré en l’un des problèmes les plus pressants pour la santé publique et environnementale du monde moderne.»

Michael Regan, patron de l’Agence américaine de protection de l’environnement

«Ces produits chimiques sont si envahissants et résistants dans l’environnement qu’ils ont été retrouvés dans la nourriture, le sol et l’eau, même dans les endroits les plus reculés de la planète», a-t-il souligné.

Un certain nombre de grandes entreprises ont entamé une réduction de l’utilisation des PFAS ces dernières années, et certains États américains ont déjà imposé des limites concernant l’eau potable. Les nouvelles normes nationales seront finalisées d’ici à la fin de l’année.

Plus de 200 millions d’Américains touchés?

Il s’agira alors d’un «progrès historique», a salué l’organisation Environmental Working Group. «Plus de 200 millions d’Américains pourraient avoir des PFAS dans leur eau courante», a déclaré Scott Faber, responsable au sein de cette organisation. «Les Américains boivent de l’eau contaminée depuis des décennies.»

L’EPA travaille aussi à désigner deux types de PFAS comme «substances dangereuses» et prévoit de contrôler des milliers de systèmes d’eau publics à travers le pays, concernant des dizaines de PFAS, à partir de cette année. L’Union européenne travaille également sur des restrictions concernant ces polluants éternels.

(AFP)

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