Européens de MunichQue peut-on attendre des cyclistes suisses dans la course en ligne?
Dimanche matin, dès 10h15, les sept Helvètes ne feront pas partie des favoris sur un parcours plat. Mais ils ont une stratégie.
- par
- Emmanuel Favre Munich
Que peut-on attendre des sept professionnels suisses qui s’élanceront, dimanche à 10h15 à Munich, dans une course en ligne de 209,4 km, qui sacrera le successeur de l’Italien Sonny Colbrelli titré en 2021?
À priori, pas grand-chose.
Parce que le profil du parcours ne correspond pas aux spécificités du Thurgovien Stefan Bissegger (23 ans), du Saint-Gallois Tom Bohli (28 ans), de l’Argovien Silvan Dillier (32 ans), du Thurgovien Reto Hollenstein (27 ans), du Valaisan Simon Pellaud (29 ans), du Zurichois Lukas Rüegg (25 ans) et du Lucernois Michael Schär (26 ans). «Quand on étudie le tracé, on voit que c’est plat et que cela semble taillé pour un sprinter», constate le sélectionneur national Michael Albasini, qui ne peut que regretter le forfait, pour raisons médicales, de Mauro Schmid, qui aurait probablement pu montrer le maillot rouge à croix blanche dans les derniers kilomètres.
Rencontré en tête à tête dans l’hôtel occupé par les cyclistes helvétiques en Bavière, Albasini refuse cependant que ses protégés n’assument que des rôles de figurants dans l’une des rares compétitions dont il a la responsabilité dans le calendrier annuel.
Pas question pour lui que la victoire, et le maillot qui l’accompagne, revienne de droit au Français Arnaud Démare, au Belge Tim Merlier, au Néerlandais Fabio Jakobsen ou au Danois Mads Pedersen. «Je vais le dire à mes coureurs dans le briefing d’avant-course: qu’ils tentent quelque chose. Il n’y a que ça à faire lorsqu’on n’a rien à perdre.»
À peine sorti du Tour de l’Ain, épreuve dont il a pris la 76e place, Stefan Bissegger est bien de cet avis. Pas question pour lui de se servir de la course en ligne pour se ménager avant le contre-la-montre de mercredi, où il lorgnera une médaille à l’instar de son compatriote Stefan Küng. «Il faudra sentir la course, sentir le bon coup et s’y engouffrer.»
Il ne le dit pas avec un ton qui respire la connivence. Il le dit avec un timbre qui s’apparente à de la détermination.
Alors, surprise?