ÉditorialQui va payer la casse de décembre 2021?
Pour beaucoup d’établissements publics, ce dernier mois de l’année tourne au cauchemar financier. Du côté de Berne, on a prolongé les aides, mais comment parviendront-elles à ceux qui en ont déjà un urgent besoin?


Le chef des Finances fédérales Ueli Maurer est-il prêt à ouvrir encore sa bourse pour aider les établissements publics pris dans une nouvelle tourmente.
AFPC’est un mal sournois qui s’est abattu en cette fin d’année sur de nombreux établissements publics et autres lieux ouverts au public. L’évolution de la pandémie en Suisse à fin novembre a provoqué subitement un festival d’annulations de repas de fin d’année ou autres festivités. Comme le note GastroSuisse dans sa prise de position sur les mesures proposées par le Conseil fédéral, «l’insécurité dans la population a déjà conduit à beaucoup d’annulations et des réservations qui ne se feront pas».
Après bientôt deux ans de crise, il faut constater, en plus de l’insécurité, un vaste mouvement de repli des gens chez eux. Le port du masque, les gestes barrière et enfin le certificat Covid ont modifié plus profondément les habitudes. Une bonne partie de la population a perdu le goût de sortir ou de voir d’autres personnes. Ce phénomène est davantage marqué chez les plus de 50 ans qui forment, habituellement, la clientèle principale de la branche de l’hôtellerie-restauration.
Des aides lointaines et compliquées
Une fois de plus, GastroSuisse monte au créneau pour demander des aides, car en cette fin d’année, «les établissements ont peur de ne plus pouvoir payer les salaires de leurs collaborateurs». Mais GastroSuisse constate qu’il n’y a toujours pas de solutions d’indemnisations. Lors de cette session d’hiver, le Parlement a toutefois prolongé dans la loi Covid-19 le principe des aides pour l’année 2022: RHT, allocation pour perte de gains et cas de rigueur.
Pour les patrons d’établissements publics, cet argent semble lointain quand les caisses sont vides et les réserves épuisées. Cet argent semble aussi compliqué à obtenir, au prix de démarches administratives qui sont parfois dissuasives. Si, jusqu’ici, ce secteur économique avait pu tenir le coup, cette fois, si rien n’est fait, il semble que les dégâts s’annoncent rédhibitoires, pour bon nombre de petits patrons.