Commentaire - Certificat Covid: le juste désespoir des étudiants

Publié

CommentaireCertificat Covid: le juste désespoir des étudiants

Après une année démoralisante pour beaucoup d’entre eux, l’obligation du certificat Covid-19 annoncée à la dernière minute est un coup dur pour des dizaines de milliers d’étudiants. Vaud et Genève l’ont compris et ont corrigé le tir ce vendredi.

Eric Felley
par
Eric Felley
Les mesures sanitaires qui touchent les Hautes écoles ont déjà passablement pesé sur la vie sociale des étudiants. L’obligation du certificat Covid juste avant la rentrée en remet une couche.

Les mesures sanitaires qui touchent les Hautes écoles ont déjà passablement pesé sur la vie sociale des étudiants. L’obligation du certificat Covid juste avant la rentrée en remet une couche.

Getty Images

«Je ne sais plus quoi penser d’une société qui prive les étudiants de l’accès à l’Université, sous prétexte qu’ils ne sont pas vaccinés, ou qui les oblige à grever leur budget en se faisant tester tous les jours pour y accéder». Cette remarque d’une mère d’étudiante sur Facebook résume assez bien le sentiment de malaise qui règne, à quelques jours de la rentrée dans les hautes écoles en Suisse romande.

Après l’annonce de l’extension du certificat Covid-19 aux cafés, restaurants et autres lieux fermés, les Universités de Lausanne et Neuchâtel, ainsi que l’EPFL et la HES-SO ont rapidement emboîté le pas pour exiger le certificat pour la rentrée de la semaine prochaine. Ces établissements ont justifié cette mesure pour offrir «une meilleure garantie sanitaire» aux étudiants qui assisteront aux cours en présentiel. Elle permettra aussi d’utiliser les infrastructures «à pleine capacité», au lieu des deux tiers sans certificat. Une décision vite prise, mais qui plonge des dizaines de milliers d’étudiantes et étudiants dans une situation problématique.

Une population estudiantine prise de court

En «pleine capacité», c’est bien, mais encore faudra-t-il avoir du monde pour remplir les salles ces prochaines semaines. La jeune population estudiantine est peu vaccinée. On a pris de court les étudiants en annonçant l’obligation du certificat deux semaines avant la reprise. Ceux qui décident de se faire vacciner aujourd’hui devront attendre six semaines avant d’avoir un certificat valable. Ceux qui choisissent de faire des tests ne les paieront pas jusqu’au 1er octobre. Mais après? Pour beaucoup, il est exclu de dépenser une centaine de francs par semaine.

Vaud et Genève prennent en charge

Face à cette situation, le canton de Vaud a annoncé vendredi que les tests dans les hautes écoles seront pris en charge jusqu’au 31 octobre, mais le port du masque restera obligatoire durant l’enseignement. À Genève, les tests salivaires resteront gratuits pour les étudiants de l’Université de Genève, des Hautes Écoles spécialisées (HES) et de l’IHEID (Institut de hautes études internationales et du développement), comme l’a annoncé le chef de la Santé vendredi également.

Bien entendu, des aménagements sont prévus pour que ceux qui n’ont pas le sésame puissent continuer à suivre les cours à distance. Après l’année écoulée, où chacun a déjà connu le poids de l’isolement, beaucoup doivent envisager de reprendre les cours en étant exclus pour un temps encore indéfini de la vie du campus. Cette situation demandait sans doute une autre approche, plus transitoire, qu’une décision abrupte d’exiger le certificat pour une majorité de gens qui ne l’ont pas. Certains cantons l’ont compris et ont corrigé le tir.

Ton opinion

518 commentaires