Conflit Israël-HamasDésinformation: après Tik-Tok, Meta, et X, l’UE avertit YouTube
La Commission européenne s’inquiète de la recrudescence de fausses informations sur ces plateformes, notamment dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas.
La Commission européenne a rappelé vendredi à Alphabet, la maison-mère de Google, ses obligations en matière de modération sur sa plateforme YouTube, dans un contexte de hausse du nombre des contenus illégaux et de la désinformation en ligne liés notamment à la guerre entre Israël et le Hamas.
Recrudescence de fausses informations
L’exécutif européen a ces derniers jours mis en garde Meta et TikTok sur une recrudescence de fausses informations sur ces plateformes. Il a même ouvert une enquête visant le réseau social X (ex-Twitter), dans le cadre de la nouvelle législation européenne sur les services numériques (DSA), entrée en vigueur fin août.
Le commissaire européen chargé du Numérique, Thierry Breton, a adressé vendredi une lettre à Sundar Pichai, le patron d’Alphabet, pour l’appeler à «être très vigilant» sur le respect des nouvelles règles. Le courrier a été rendu public sur les réseaux sociaux Bluesky et X.
«Suite aux attaques terroristes perpétrées par le Hamas contre Israël, nous assistons à une recrudescence des contenus illégaux et de la désinformation diffusée dans l’UE via certaines plateformes», a écrit Breton. Il a souligné que Google avait une «obligation particulière de protéger les millions d’enfants et d’adolescents» utilisant YouTube «contre les contenus violents représentant des prises d’otages et autres vidéos choquantes».
Il a aussi insisté sur la nécessité de «différencier suffisamment» les sources d’information fiables de «la propagande terroriste» et des «contenus manipulés».
Milliers de vidéos supprimées
Le commissaire français a par ailleurs demandé à Sundar Pichai d’informer Bruxelles des mesures prises contre les «deepfakes» dans le cadre des différentes élections à venir en Europe. «Je vous exhorte à répondre de manière proactive, rapide, précise et complète sur les aspects que j’ai soulevés dans cette lettre», écrit Thierry Breton, rappelant que «l’ouverture d’une éventuelle enquête et un constat de non-conformité peuvent déboucher sur des sanctions».
YouTube a dit «examiner la lettre» du commissaire européen. «Suite aux attaques dévastatrices contre des civils en Israël et à l’escalade du conflit en Israël et à Gaza, nos équipes ont supprimé des milliers de vidéos néfastes (...), elles travaillent 24 heures sur 24 pour surveiller les images nuisibles et restent vigilantes pour agir rapidement si nécessaire sur les vidéos, clips et diffusions en direct», a assuré la plateforme dans une réaction transmise à l’AFP.