FranceUn exploitant forestier condamné pour vol d’arbres
La justice a condamné jeudi un chef d’entreprise espagnol pour avoir illégalement coupé une centaine de chênes et plus de 300 sapins et épicéas, entre fin 2020 et début 2021, en France
La justice française a confirmé jeudi la culpabilité d’un exploitant forestier espagnol, accusé d’avoir illégalement coupé et volé des centaines d’arbres, dont des chênes centenaires, en Ariège (sud-ouest de la France) et l’a condamné à deux ans de prison avec sursis. Ce chef d’entreprise, Manuel B., avait été condamné en première instance à 18 mois d’emprisonnement, dont neuf avec sursis, pour vols avec dégradation et destruction de bois.
La Cour d’appel de Toulouse a rejeté la requalification des chefs d’infraction et la relaxe demandées par la défense. Mais elle a exempté Manuel B. d’une amende de 40’000 euros (quelque 39’550 francs) à titre personnel. Elle a par ailleurs diminué à 80’000 euros l’amende à l’encontre de sa société Explotacions Forestals Bautista, initialement fixée à 100’000 euros en première instance.
Il plaide l’erreur
En novembre 2020 et février 2021, une centaine de chênes centenaires et plus de 300 sapins ou épicéas avaient été tronçonnés illégalement sur les communes ariégeoises de Perles-et-Castelet et Fougax-et-Barrineuf. Ces arbres avaient ensuite été transportés vers l’Espagne. L’entreprise de Manuel B., basée à Lérida, en Catalogne, avait été identifiée grâce au système de géolocalisation de l’un des camions.
L’entrepreneur a plaidé l’erreur, assurant qu’il n’avait pas ordonné la coupe spécifique de ces arbres à ses employés ou sous-traitants. «Matériellement, ce n’est pas lui qui a volé le bois», a réaffirmé jeudi son avocat Me Mathieu Pons-Serradeil, annonçant sa volonté de se pourvoir en cassation afin que son client soit jugé selon la loi forestière et non la loi générale. «J’ai l’impression que mon client (…) subit la cristallisation de toutes les affaires qu’il a pu y avoir en France, élucidées ou non, de vol d’arbres», a-t-il regretté.
Pour Me Laure Saint-Germaes, avocate de neuf des 13 parties civiles, ce jugement est «un peu décevant». Elle espérait une peine avec du sursis probatoire et se dit «triste pour les victimes, car elles espéraient que ce soit la fin» de cette affaire.