France: Une maire soupçonnée d’avoir couvert un trafic de drogue

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FranceUne maire soupçonnée d’avoir couvert un trafic de drogue

Une élue socialiste est soupçonnée d’avoir laissé en suspens l’installation de caméras de surveillance pour ne pas entraver le trafic de stupéfiants tenu par une famille.

Mélanie Boulanger a déjà été dans le collimateur de la justice.

Mélanie Boulanger a déjà été dans le collimateur de la justice.

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La justice française a requis un procès contre la maire d’une petite ville. Elle est accusée d’y avoir retardé l’installation de caméras afin de laisser prospérer un trafic de stupéfiants, a-t-on appris jeudi de sources judiciaires, confirmant une information révélée par «Le Monde». Le parquet de Bobigny, en région parisienne, a demandé le renvoi devant un tribunal de Mélanie Boulanger, la maire socialiste de Canteleu, une localité d’environ 15’000 habitants située près de Rouen (ouest) ainsi que son adjoint et dix-sept autres suspects.

Mélanie Boulanger est soupçonnée d’avoir «volontairement différé l’installation de caméras de vidéosurveillance afin de ne pas entraver le trafic de stupéfiants» tenu par une famille à Canteleu, qui générait d’énormes bénéfices, selon la vice-procureure à Bobigny, citée par journal.

Inculpée en avril 2022

«Si ses déclarations et les documents qu’elle fournit montrent que, publiquement, celle-ci tentait de lutter contre les trafics de stupéfiants sur sa commune, les investigations ont démontré que parallèlement, elle «travaillait» avec» cette famille «en leur fournissant des informations essentielles à la pérennité et au développement de leur trafic de stupéfiants», poursuit le parquet.

Figure du parti socialiste rouennais, la maire avait été inculpée avec son adjoint pour complicité de trafic de stupéfiants en avril 2022. Ils avaient été placés en garde à vue le 8 octobre 2021 lors d’un coup de filet antistupéfiants, puis remis en liberté le lendemain. Au total, dix-neuf personnes avaient été placées en garde à vue dans le cadre d’une information judiciaire ouverte en septembre 2019 pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs.

Mélanie Boulanger avait alors affirmé n’avoir «aucun lien» avec les trafiquants de drogue de sa commune, dont elle est maire depuis 2014. «Ils ont essayé plusieurs fois d’entrer en contact avec moi par personne interposée. Je suis une élue de terrain. On m’appelle, je réponds. Ils ne m’ont évidemment jamais appelée eux-mêmes», avait indiqué la maire.

(AFP)

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