Covid-19 en Suisse«En ce moment, une personne sur dix est porteuse du virus»
Task force et OFSP ont pris congé du public lors d’une ultime conférence de presse avant la levée des dernières mesures. Pourtant, le virus circule encore à haute intensité.
- par
- Yannick Weber
Il y avait des airs d’au revoir lors de la conférence de presse de l’OFSP et de la task force scientifique, mardi après-midi. «C’est, dans ce format, le centième et dernier point de presse», a lancé le modérateur. «La pandémie n’est pas terminée, mais la Suisse n’est plus dans une situation de crise», a déclaré la présidente de la task force Tanja Stadler, rappelant que la dissolution du groupe d’expert prendra effet dans dix jours.
La fin des chiffres quotidiens
Ce 1er avril, les dernières mesures devraient tomber. Fini les masques dans le train, fini l’isolement des personnes positives, fini le contact tracing des cantons et fini les chiffres quotidiens du Covid, qui ne seraient, si le Conseil fédéral valide la décision, donnés plus qu’une fois par semaine, tous les mardis.
«On s’est réhabitués à une vie normale, pourtant nombre d’entre nous se sont infectés ces dernières semaines, a noté Patrick Mathys, de la section Gestion de crise de l’OFSP. On estime à 100’000 le nombre de personnes qui s’infectent chaque jour. En d’autres termes: environ 10% de la population est actuellement porteuse du virus», dit-il, se basant notamment sur les analyses des eaux usées et les taux de positivité des tests.
Les hôpitaux tiennent bon
Prenant en compte la saisonnalité et le fait qu’environ 75-80% de la population est déjà entrée en contact avec Omicron, on s’attend à une forte diminution des infections, peut-être d’ici deux à trois semaines, s’est-il rassuré. «Une saturation des hôpitaux n’est en l’état plus envisageable», dit-il.
Les questions se posent: à quoi ressemblera le monde d’après? Les experts ne préconisent en tout cas pas le chacun pour soi. «Si le Conseil fédéral lève les dernières mesures, ça ne signifie pas qu’il faudra oublier les masques, les distances, l’aération, les mesures d’hygiène. Les choses pourront être décidées localement, en fonction des situations», a dit le médecin cantonal zougois Rudolf Hauri.
«Infecter les autres n’est pas un droit»
L’isolement des personnes positives, qui ne sera plus obligatoire est-il un risque? «Infecter les autres n’est pas un droit», a dit Patrick Mathys. Comme avec une grippe, une angine ou une gastro, on devrait rester à la maison quand on est malade, dit-il.
Tanja Stadler a rappelé qu’existait encore le risque d’apparition de nouveaux variants et que la surveillance de l’épidémie ainsi que la surveillance génomique seraient cruciales. Mais avec quelles données, puisque le contact tracing aura disparu? «Déjà aujourd’hui, les gens se font tester quand ils ont des symptômes, et même quand ils n’en ont pas forcément. Ils devraient continuer à le faire», a dit Rudolf Hauri, indiquant que le niveau des hospitalisations serait une donnée disponible pour surveiller l’épidémie.