Hockey sur glaceTout feu tout flamme, Jason Fuchs fait la fierté de son père
Jason Fuchs portera le maillot de top scorer du LHC ce samedi (20h) pour l’acte III de la finale contre Zurich. Il est un joueur de play-off pour son père Régis, quadruple champion de Suisse.
- par
- Ruben Steiger
La profondeur du contingent du Lausanne HC est vantée par tous ses adversaires. Preuve en est, un cinquième homme, déjà, portera le maillot et le casque de top scorer dans le camp vaudois dans ces play-off. Après Antti Suomela (neuf matches), Lukas Frick (un match), Lawrence Pilut (trois matches) et Théo Rochette (un match), ce sera au tour de Jason Fuchs d’enfiler la tunique à flammes ce samedi (20h) à Zurich pour l’acte III de la finale (1-1 dans la série).
«Cela démontre que le succès de Lausanne ne provient pas uniquement d’un nombre restreint de joueurs, explique Régis Fuchs, plus de 800 parties dans l’élite du hockey suisse. Le danger peut venir de partout, ce qui permet de soulager le premier trio si celui-ci est dans un soir plus difficile.»
La fin d’un cliché bien ancré
La ligne de puissance Raffl-Jäger-Bozon se met particulièrement en évidence depuis le début des séries éliminatoires. Tout comme le deuxième bloc dont Jason Fuchs est le régisseur. «Il est constant dans ses performances en faisant régulièrement des points, analyse son père Régis. Il a également ajouté une dimension plus défensive à son jeu. Il remplit son rôle, comme tous ses coéquipiers. C’est la grande force de ce LHC.»
Avec ses bonnes statistiques offensives (10 points, dont 2 buts, en 14 sorties), Jason Fuchs fait, pour le moment, taire tous ses détracteurs qui pensaient qu’il n’était pas un joueur calibré (1,75 m et 75 kg) pour performer en play-off. Ce joli pied de nez fait sourire son père: «Les gens ont toujours le réflexe de se dire qu’un joueur petit ne peut pas briller en play-off.»
Le déficit de taille n’avait pas empêché Régis Fuchs (1,72 m) de soulever quatre fois le trophée de champion de Suisse, avec Berne (1997) et Lugano (1999, 2003, 2006). «Chaque année, ce cliché est anéanti par divers exemples.»
Un but historique vécu depuis la Jamaïque
Avant ce printemps, le numéro 14 des Lions totalisait 17 points en 33 parties de play-off. Il n’avait néanmoins jamais disputé de finale. A-t-il profité des quelques jours de récupération après la qualification contre Fribourg-Gottéron pour demander de précieux conseils paternels?
«On a une règle simple avec Jason. Je ne lui donne jamais de conseils, sauf s’il en demande. Il ne l’a pas fait et je pense qu’il a bien fait car toutes les finales sont différentes. Il a géré cette nouveauté tout seul comme un grand», souligne celui qui vit aussi sa première finale en tant que père.
«C’est quelque chose de nouveau, rigole-t-il. J’ai pu venir à Lausanne jeudi mais je n’ai pas de billet pour les matches à Zurich ou pour l’acte IV à la Vaudoise aréna, tant l’engouement populaire est grand.» Il se contentera de suivre les parties devant sa télévision, où il peut plus facilement laisser aller ses émotions.
Comme lors de ce fameux but à la 107e minute de jeu contre Fribourg-Gottéron vécu dans des conditions savoureuses. «On était en vacances en Jamaïque. J’ai commencé à regarder le match sur la plage et j’ai dû le finir dans la chambre car je n’avais plus de batterie sur mon ordinateur. Quand tout s’est terminé, j’ai couru vers ma femme pour lui dire que c’était Jason qui avait marqué.»
Superstitieux, il n’évoque pas le titre
La fierté se ressent dans la voix de Régis Fuchs qui a conclu sa carrière en tant que capitaine du HC La Chaux-de-Fonds en 2012-2013. Saison qui coïncidait avec les débuts de Jason Fuchs chez les adultes… au HCC.
«En tant que parents, on espérait qu’il ait un tel parcours, mais on ne peut jamais l’imaginer. Comme je suis superstitieux, je ne veux jamais tirer des plans sur la comète car j’ai peur qu’ils ne réalisent pas.»
Trois succès face à l’ogre zurichois. C’est ce qu’il manque au LHC pour conquérir le premier titre de champion de son histoire. C’est aussi ce qu’il manque à Jason Fuchs pour atteindre le graal et succéder à son père. «On serait tellement fiers de lui», conclut un papa qui n’en dira pas plus. Par superstition.