Mesures anti-Covid: un restaurateur écope de prison ferme

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Winterthour (ZH)Mesures anti-Covid: un restaurateur écope de prison ferme

Le tenancier d’un établissement avait ouvert à plusieurs reprises ses portes malgré les mesures sanitaires et avait sciemment brisé des scellés officiels.

J.Z
par
J.Z
La police est intervenue au moins sept fois dans ce café de Räterschen (ZH) au cours du premier semestre 2021.

La police est intervenue au moins sept fois dans ce café de Räterschen (ZH) au cours du premier semestre 2021.

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«Pas d’accès pour les politiciens, la police et les délateurs»: ces mots inscrits en plein semi-confinement à l’entrée d’un café de Räterschen, à côté de Winterthour (ZH), annonçaient la couleur quant à la position du tenancier sur les mesures sanitaires.

Il faut dire que dans son établissement, l’homme avait établi ses propres règles. «Chers amis du masque, en entrant dans mon café, je dois malheureusement vous demander de signer ma clause de non-responsabilité, pouvait-on lire sur la devanture. Comme il est prouvé que le masque est dangereux pour la santé, vous êtes responsables des vertiges, du manque d’oxygène, des évanouissements, etc…»

Dans son café, le tenancier a établi ses propres règles.

Dans son café, le tenancier a établi ses propres règles.

Capture YouTube

Fin mars 2021, devant la caméra d’une chaîne YouTube coronasceptique, le restaurateur avait brisé les scellés officiels apposés par la police qui condamnaient l’accès à son établissement. Selon le «Tages-Anzeiger», il avait rouvert plusieurs fois ses portes en dépit des mesures sanitaires.

Au cours du premier semestre 2021, la police s’est rendue au moins sept fois sur place. À maintes reprises, le tenancier a empêché les agents de pénétrer pour verbaliser les clients présents illégalement.

Quitté la salle

Pour ces faits, le restaurateur a comparu lundi devant le tribunal de district de Winterthour. Audience au cours de laquelle il ne s’est montré que très peu coopératif, tournant le dos à la juge, remettant en question la légitimité du tribunal et refusant de répondre aux questions, rapporte le «Tages-Anzeiger».

Le prévenu a quitté la salle une première fois pour aller «fumer une cigarette», avant que l’on ne le convainque de revenir. Il l’a quittée une seconde fois peu après, mais n’est cette fois pas réapparu.

«État de nécessité»

Malgré l’absence de son client, l’avocat du restaurateur a plaidé l’acquittement total. Pour lui, entre problèmes économiques et relationnels, le prévenu a été suffisamment puni par la pandémie. Selon l’avocat, ce dernier n’était pas à proprement parler opposé au «système», mais s’est retrouvé en «état de nécessité» face aux mesures sanitaires.

Selon le «Tages-Anzeiger», le tribunal ne l’a toutefois pas entendu de cette oreille puisqu’il a condamné le restaurateur à sept mois de prison ferme ainsi qu’à plusieurs amendes. Pour la présidente, l’homme a agi intentionnellement et «n’a fait preuve d’aucune compréhension».

Cette décision peut encore faire l’objet d’un recours.

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