Sud de FrancePlusieurs milliers de personnes défilent pour défendre les traditions taurines
À Montpellier, une manifestation a réuni samedi les aficionados de la bouvine – les jeux tauromachiques du sud-est de la France sans mise à mort –, cible des partis écologistes et animalistes.
Des milliers de personnes, dont plusieurs centaines de cavaliers montés sur des chevaux camarguais, ont manifesté samedi à Montpellier (sud de la France) pour défendre les traditions taurines face aux «attaques des écolos». Entre mars et novembre, des dizaines de villes et villages de la région organisent des centaines de courses camarguaises, nom officiel de la «bouvine», dont l’origine remonte au XVIIIe siècle.
En milieu de matinée, des cavaliers dans leur habit noir de «gardian» de taureaux, ont fendu la foule qui les attendait aux pieds du Corum, le Palais des Congrès de Montpellier. On y croisait des élus (maires, députés et sénateurs) ceints de leur écharpe tricolore, des chasseurs en chasuble orange, des Arlésiennes en costume traditionnel et des membres de clubs qui pratiquent la «bouvine», les jeux tauromachiques du sud-est de la France sans mise à mort. Ils étaient «plus de 15’000», selon les organisateurs, 13’000 selon la préfecture.
Castration à vif et marquage au fer rouge mis en cause
Dans une tribune publiée dans le quotidien «Le Monde» qui a mis le feu aux poudres début janvier, une cinquantaine de personnalités politiques, notamment écologistes, et de représentants d’associations animalistes ont réclamé une réglementation des pratiques entourant la bouvine. Ils fustigent la castration à vif des jeunes taureaux de certaines manades (élevages où les troupeaux vivent en semi-liberté), le marquage au fer rouge ou le lâcher de taureaux dans les rues lors des férias.
«Il y a un mouvement politique, celui de l’écologie punitive, composé d’élus animalistes et écologistes, qui souhaitent remettre en cause des pans entiers de nos traditions et de nos manières de vivre», a lancé sur les marches du Corum Laurent Jaoul, maire de Saint-Brès, commune proche de Montpellier.
Le projet d’interdire la corrida a suscité une levée de boucliers
Pour Eddine Ariztegui, élu du Parti animaliste au Conseil municipal de Montpellier et initiateur de la tribune du «Monde», «à l’instar de toutes les grandes avancées sociétales du passé, celle des droits des animaux génère de la contestation». «Les générations futures se demanderont comment leurs ancêtres ont pu tolérer de telles pratiques», a-t-il dit jeudi dans un communiqué.
Un débat enflammé sur une proposition d’interdiction de la corrida en France s’est arrêté net en novembre au parlement, où un député d’extrême gauche à l’origine du texte l’a retiré en s’emportant contre les centaines d’amendements d’obstruction.