LondresLes faillites de pubs s’envolent au Royaume-Uni
En raison du coût de la vie, le nombre de faillites des pubs britanniques a augmenté de 83% en 2022, selon une étude.
Coûts en hausse et ventes en baisse: la crise du pouvoir d’achat frappe durement les emblématiques pubs britanniques, qui ont vu l’an dernier le nombre de faillites s’envoler de 83% sur un an dans le secteur, selon le cabinet britannique d’experts-comptables UHY Hacker Young. «Après une période difficile pendant la pandémie, de nombreux pubs et bars se retrouvent avec très peu d’économies ou de capacité à emprunter davantage», et pour certains, «le ralentissement économique actuel a été la dernière poussée vers l’insolvabilité», décrit le cabinet dans un communiqué lundi.
Pendant la pandémie de Covid-19, les aides gouvernementales avaient maintenu sous perfusion de nombreuses entreprises. Mais en 2022, 512 pubs ont déposé le bilan, contre 280 l’année précédente, lors d’une période où les prix de l’énergie ont grimpé en flèche, grevant les budgets des entreprises, selon le communiqué. En parallèle, la crise du coût de la vie «a affecté les habitudes des consommateurs, les rendant moins susceptibles de dépenser pour des «non essentiels»», poursuit le cabinet, pour qui les grèves des cheminots pour les salaires, qui se sont multipliées ces derniers mois dans le pays, ont aussi détourné les clients des pubs des centres-villes.
Une lente diminution
Le nombre de pubs diminue lentement à travers le pays depuis plusieurs décennies, mais «les chocs récents comme la pandémie et la crise énergétique ont mis (ces établissements) sous une pression plus forte que jamais», selon la fédération sectorielle, la British Beer and Pub Association (BBPA).
En amont de la présentation du budget au Parlement le 15 mars prochain, l’organisation a appelé de son côté le gouvernement à «investir dans des pubs et des brasseries maintenant ou à les perdre pour toujours», notamment via un régime fiscal plus avantageux. «Après presque trois ans extrêmement difficiles en raison de confinements, d’une crise énergétique, d’une perturbation des chaînes d’approvisionnement, de grèves et d’une baisse spectaculaire de la confiance des consommateurs», le secteur est à un tournant, assure la BBPA.