FranceLes salariés virés occupent l’usine pendant les Fêtes
Environ 230 employés d’un sous-traitant de Renault ont passé Noël à l’usine et comptent poursuivre l’occupation qui dure depuis 37 jours.
Les salariés de la société liquidée Sam réclament une «réparation du préjudice subi», mettant en avant que dans cette région de l’Aveyron (Sud) sinistrée en matière d’emploi, un reclassement professionnel sera difficile.
«Ce n’est pas parce que les Fêtes sont passées que la mobilisation a baissé, bien au contraire», souligne Sébastien Lallier, un des représentants du personnel.
«Ça fait 37 jours qu’on occupe l’usine et les salariés ont voté à l’unanimité de continuer à l’occuper pendant tout le mois de janvier», voire au-delà «si nécessaire», a précisé de son côté Ghislaine Gistau, déléguée CGT de la Sam.
Dès lundi prochain, les salariés décideront en assemblée générale d’autres actions à mener afin de «montrer dès la rentrée qu’il ne faut pas qu’on nous enterre», a déclaré Sébastien Lallier.
Pour M. Lallier, quelque 230 personnes participent activement «nuit et jour» à l’occupation de l’entreprise dont le nombre de salariés est un peu inférieur à 350.
Pression sur Renault
Le numéro un de la CGT Philippe Martinez, qui doit rencontrer le ministre de l’Économie Bruno Le Maire la semaine prochaine, est venu exprimer son soutien à ces salariés lors d’un point presse tenu mercredi après-midi à Viviez (Aveyron), siège de la Société aveyronnaise de métallurgie (Sam), a indiqué Mme Gistau.
Reprise en 2017 par le groupe chinois Jinjiang, la Sam, installée sur les hauteurs de Decazeville, avait été placée en redressement judiciaire en décembre 2019, en liquidation judiciaire avec prolongation d’activité le 16 septembre dernier, avant que le Tribunal de commerce ne prononce la cessation d’activité le 26 novembre.
Bercy a nommé le 13 décembre dernier un chargé de mission pour accompagner les salariés de la Sam, estimant que Renault devait s’engager sur «un accompagnement financier de chaque salarié».
«La responsabilité de Renault est clairement engagée», tandis que «l’État est sur un exercice de com’. Rien n’a bougé», a regretté Mme Gistau.