Région parisienne: «A bout», 90% du personnel des urgences se met en arrêt maladie

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Région parisienne«À bout», 90% du personnel des urgences se met en arrêt maladie

En pleine triple épidémie hivernale de Covid-19, grippe et bronchiolite, les soignants de Pontoise demandent des effectifs supplémentaires et l’activation immédiate du «plan blanc».

«Les collègues en ont marre», dénonce un professionnel. (Photo d’illustration)

«Les collègues en ont marre», dénonce un professionnel. (Photo d’illustration)

AFP

La plupart des soignants des urgences de l’hôpital de Pontoise (région parisienne) ont déposé lundi des arrêts maladie. Le but est d’alerter sur la dégradation de leurs conditions de travail, une «première» selon eux en Île-de-France. «90% de l’effectif soignant des Urgences Adultes de l’Hôpital de Pontoise est en arrêt maladie depuis ce matin, une grande première en IDF!! Les agents se retrouvent dès 9 h à la Direction», a tweeté le compte UrgencesEnArrêtMaladie qui regroupe des soignants de ce service.

Contactée par l’AFP, la direction de l’hôpital n’était pas joignable dans l’immédiat. «L’administrateur de garde» a été prévenu de cette action tôt ce matin, a assuré un soignant participant au mouvement. Ces personnels demandent des effectifs supplémentaires de jour comme de nuit et l’activation immédiate du «plan blanc» pour libérer des lits, alors que sévit une triple épidémie hivernale de Covid-19, grippe et bronchiolite.

«Régulièrement il y a des patients qui sont aux urgences en attendant d’être hospitalisés, puisqu’il n’y a pas de place dans l’hôpital. Donc ils sont sur des brancards aux urgences, dans le couloir», a témoigné un soignant qui refuse de donner son identité par crainte de représailles de son employeur. Parfois «il y a plus de vingt heures d’attente aux urgences pour déjà voir un médecin et que les infirmiers installent les patients dans une salle de consultation», a ajouté ce professionnel expérimenté.

«Venir bosser avec le risque de perdre un patient»

«On est à bout, les collègues en ont marre», a-t-il insisté. «Ils sont tous dans un état psychologique déplorable» car ils doivent «venir bosser avec le risque de perdre un patient parce qu’on n’a pas quatre bras et que la direction reste sourde», a déploré Eric Boucharel, secrétaire départemental UNSA Santé sociaux public et privé du Val-d’Oise.

Dans l’Est de la France, les urgences de Sarreguemines et de Thionville en Moselle connaissent également des tensions et de nombreux arrêts maladie, depuis fin décembre. Vendredi, la préfecture et l’ARS locales ont déclenché le plan blanc dans tous les établissements de santé du département.

(AFP)

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