Commentaire: A Genève, une photo pour gagner ou perdre des voix?

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CommentaireGenève: une photo pour gagner ou perdre des voix?

La pose sénatoriale du couple de l’alliance de droite interpelle.

Eric Felley
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Le visuel de campagne de Mauro Poggia (MCG) et Céline Amaudruz (UDC).

Le visuel de campagne de Mauro Poggia (MCG) et Céline Amaudruz (UDC).

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Leurs costumes sombres, devant les colonnes grises du Palais fédéral, soulignent une pose sénatoriale dans une atmosphère d’élection à l’américaine. À gauche, Mauro Poggia (MCG), à droite Céline Amaudruz (UDC). Parfaitement disposé. L’alliance de droite pour le deuxième tour de l’élection genevoise au Conseil des États a sorti mardi son affiche commune. L’image de ce couple improbable interpelle par la gravité qu’elle dégage et le message qu’elle envoie à l’électorat genevois.

Dimanche dernier, Mauro Poggia arrivait premier avec 38 761 voix et Céline Amaudruz quatrième avec 28 365, soit environ 10 000 de moins. Il est clair que dans cette alliance, la notoriété du premier doit tirer la deuxième vers le haut. Mais, intuitivement, il se pourrait aussi que la seconde tire le premier vers le bas. Pourquoi donc? L’électorat de Mauro Poggia a toujours été très divers. Il dépasse largement celui du MCG et touche même des gens de gauche, qui apprécient son style et son pragmatisme. Des quatre candidats de l’alliance au premier tour, il était clairement le moins à droite.

Bien des Genevois apprécient Mauro Poggia pour sa personnalité unique, pour son indépendance d’esprit et de cœur. Le voir dans cette campagne à côté de la vice-présidente de l’UDC Suisse risque de troubler l’esprit de certains de ses supporters. Mais que font ensemble ces deux-là? Ils représentent la droite, certes, mais seulement la droite «populiste», le MCG avec 9,75% des voix et l’UDC avec 14,2% des voix. Ce deuxième tour s’annonce donc beaucoup plus clivant politiquement.

Au vu des écarts très serrés du premier tour avec le duo Lisa Mazzone (V) et Carlo Sommaruga (PS) – environ 700 et 900 voix – cette campagne en tandem pourrait faire perdre à la droite son avance du premier tour. Une chose est sûre, Mauro Poggia aurait eu plus de chances d’aller au Conseil des États en continuant à la jouer en solo.

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