Jura bernois«Nagui, comme un ami jamais rencontré…»
Enseignante à 23 ans, Aurélie Koenig brille dans l’émission «N’oubliez pas les paroles» sur France 2. Rencontre chez elle, à Moutier.
![Vincent Donzé](https://media.lematin.ch/4/image/2023/10/25/751d7ea0-c3b6-4a27-8383-dcc473c55bb5.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=crop&w=400&h=400&rect=0%2C0%2C2048%2C1536&fp-x=0.5&fp-y=0.5&crop=focalpoint&s=5391b0d5c1ef3f2e4412468145cfbd47)
Aurélie Koenig chante chez Nagui. Cette candidate de 23 ans est toujours en lice sur France 2 dans l’émission «N’oubliez pas les paroles». Enseignante en mathématiques et en géographie à l’école secondaire de Moutier, elle étudie la géologie à Fribourg.
Dans une émission où les candidats qui chantent en karaoké doivent trouver les bonnes paroles quand les mots s’effacent, Aurélie a déjà gagné 55 000 euros en sept victoires diffusées avant le 25 octobre dernier. Les passages d’Aurélie ont été enregistrés en une seule après-midi, dans un rythme qui a lessivé la candidate. Elle réapparaîtra à l’écran le 29 novembre, après le tournoi des masters.
Ne pas s’endormir
Aurélie s’est intéressée à «NOPLP» il y a deux ans, lorsqu’elle effectuait un stage à Châtel-Saint-Denis. Pour ne pas s’endormir au volant à cinq heures du matin, elle s’est mise à chanter et à mémoriser les paroles. Trois heures de trajets quotidiens lui ont permis d’étoffer son répertoire.
À la fin de son stage, elle a écrit les paroles de 800 chansons pour bien les maîtriser. Pour les apprendre parfaitement, elle a travaillé deux à trois heures par jour. Dix chansons le lundi, dix autres le mardi, puis les chansons du lundi reprises le mercredi et celles du mardi reprises le jeudi, pour un total de 20 chansons interprétées le dimanche en karaoké, mois après mois…
C’était comment avec Nagui?
Je regardais l’émission chaque soir depuis tellement longtemps en notant les chansons et en contrôlant les paroles que j’avais presque l’impression de le connaître, comme un ami jamais rencontré. Je savais qu’il est végétarien, je connaissais le nom de sa femme, le style de ses chaussures…
La rencontre s’est-elle bien passée?
Ça faisait bizarre de le voir, mais ça ne m’a pas déstabilisée: j’étais contente que ce soit enfin mon tour! Il est vraiment très gentil et hyperaccessible! Là, il vient de me répondre sur les réseaux sociaux… Il est vraiment comme à la TV, très simple entre deux émissions. Quand on sort du plateau après une finale ratée, il a toujours un petit mot pour nous rassurer.
Avez-vous beaucoup travaillé?
J’ai répété six à huit heures par jour pour apprendre de nouvelles chansons et revoir celles que je pensais connaître par cœur. Les chansons qu’on aime bien, on les retient, mais avec celles qu’on a eues de la peine à apprendre, on fait déjà des fautes après une semaine. Seule, je lis les chansons comme un poème pour ensuite les chanter sur un karaoké. La nuit, je me réveille en demandant si c’est un «et» ou un «mais», à vérifier avant de se rendormir…
Chantez-vous sous la douche?
Sous la douche, mais surtout dans ma voiture. De Moutier à Delémont ou de chez moi à la gare, c’est chanson française! Je chante quand je suis toute seule chez moi, mais pas quand il y a du monde. Avant de m’inscrire à l’émission, je chantais plutôt en anglais.
À quand remonte votre passion?
J’ai toujours bien aimé chanter. J’ai aussi composé deux chansons au gymnase comme travail de maturité. J’ai chanté à l’église et dans des chorales, mais si je dois chanter devant ma famille, je ne suis pas à l’aise. Le 10 décembre prochain, je serai invitée à chanter deux ou trois chansons au marché de Noël. J’en suis ravie, mais ça me stresse: je connais tout le monde à Moutier, entre l’école et la piscine…
La piscine?
J’étais garde-bains pendant cinq ans, jusqu’à l’été dernier…
Quels chanteurs aimez-vous?
J’aime beaucoup Vianney et Souchon, pour les paroles et la mélodie, mais le maître du texte, c’est Charles Aznavour. Ses chansons sont narratives, ce sont des histoires faciles à apprendre. Elles sont longues et pleines de pièges, mais bien écrites et super belles. J’en ai appris beaucoup, mais «Comme ils disent» est ma préférée. Les chansons les plus récentes sont parfois décousues de sens et privées de rimes. Dans le langage «djeuns», je ne comprends pas la moitié des mots… Je préfère les années 1960 aux années 2020.
Comment réagissent vos élèves?
Certains réagissent calmement en me questionnant pour savoir comment c’était, mais d’autres sont tout-fous: ils m’ont applaudi en tapant sur les bancs quand je suis arrivée en classe! J’ai entendu «Madame, vous êtes riche!» À leur âge, 55 000 euros, ça fait beaucoup d’argent. Du coup, ils me demandent parfois de leur payer une glace ou un croissant…