Birmanie: Procès contre Aung San Suu Kyi déplacé dans une prison

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BirmanieProcès contre Aung San Suu Kyi déplacé dans une prison

Le procès contre l’ex-dirigeante birmane renversée par l’armée l’année dernière et inculpée depuis de multiples infractions, va se poursuivre dans un établissement pénitentiaire.

Une affiche avec l’image d’Aung San Suu Kyi lors d’une manifestation en mars contre le coup d’État militaire à Yangon.

Une affiche avec l’image d’Aung San Suu Kyi lors d’une manifestation en mars contre le coup d’État militaire à Yangon.

AFP

Les audiences du procès contre l’ex-dirigeante birmane Aung San Suu Kyi qui se tenaient jusqu’ici dans un complexe municipal de la capitale Naypyidaw vont se poursuivre dans «le tout nouveau tribunal spécial construit au sein de la prison de la ville», a indiqué mardi une source proche du dossier, sans plus de précisions. Aung San Suu Kyi est détenue dans un endroit tenu secret depuis le coup d’État militaire du 1er février 2021, qui a mis fin à une décennie de transition démocratique en Birmanie. Jugée depuis juin 2021, elle est accusée d’une multitude d’infractions (violation d’une loi sur les secrets d’État datant de l’époque coloniale, fraude électorale, sédition, corruption…) et risque au total des décennies de prison. Elle a déjà été condamnée à 11 ans de détention.

De nombreux observateurs internationaux dénoncent ce procès-fleuve, uniquement motivé selon eux par des considérations politiques pour exclure définitivement du pouvoir la fille du héros de l’indépendance, grande gagnante des élections de 2015 et de 2020. Fin mai, des proches de l’ex-dirigeante ont déposé une plainte contre la junte auprès d’un groupe de travail de l’ONU, pour dénoncer son «kidnapping judiciaire». Son procès se tient à huis clos, ses avocats ayant interdiction de parler à la presse et aux organisations internationales.

Disparue des radars

Le coup d’État a fait plonger le pays dans le chaos. Près de 2000 civils ont été tués par les forces de sécurité et plus de 14'000 arrêtés, d’après une ONG locale. La lauréate du prix Nobel de la paix 1991 reste une figure très populaire en Birmanie, même si son image internationale a été écornée par son incapacité à défendre la minorité musulmane des Rohingyas, victimes de discriminations et de graves exactions.

Mais elle a totalement disparu des radars depuis son arrestation, n’apparaissant que sur de rares clichés pris par les médias d’État au tribunal. Aung San Suu Kyi a eu 77 ans dimanche. Lundi, elle a apporté un gâteau d’anniversaire qu’elle a mangé avec ses avocats avant l’audience du tribunal, d’après la source proche du dossier.

(AFP)

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