BrésilBolsonaro va rendre aux autorités des bijoux offerts par l’Arabie saoudite
La défense de l’ex-président Jair Bolsonaro a déclaré aux autorités que son client remettrait à la Cour des comptes des bijoux offerts par l’Arabie saoudite entrés illégalement au Brésil.
L’ancien chef d’État d’extrême droite (2019-2022) est sous le feu des critiques depuis que le journal «O Estado de S. Paulo» a révélé le 3 mars qu’une parure de diamants d’une valeur de 3,2 millions de dollars destinée à l’ex-Première dame Michelle Bolsonaro avait été saisie par des douaniers à l’aéroport international de Sao Paulo en octobre 2021. Des enquêtes ont été ouvertes par les autorités fiscales et par la police fédérale.
Les bijoux, un collier, une bague, une montre et une paire de boucles d’oreilles de la marque suisse de luxe Chopard, avaient été trouvés dans le sac à dos d’un assistant du ministre des Mines et de l’Énergie de l’époque, qui revenait d’un voyage officiel au Moyen-Orient.
Le ministre en question, Bento Albuquerque, a indiqué au même journal qu’un autre lot, de bijoux masculins, avait été apporté au Brésil sans être déclaré. Dans ce cas, cependant, il serait entré sans être détecté et une partie s’est retrouvée en possession de Jair Bolsonaro.
L’ex-président a conservé une montre, un stylo et d’autres articles de luxe au motif qu’il s’agissait de cadeaux personnels et qu’il avait agi dans le respect de la loi, selon la presse locale.
Explications
«A cette date (la défense) a demandé à la Cour des comptes du Brésil (TCU) que les avoirs, qui font l’objet d’une enquête dans cette unité de la police fédérale, soient déposés dans ce procès, jusqu’à une décision ultérieure à leur sujet» , a déclaré à la police la défense de l’ancien président, citée par le site d’informations G1.
La TCU a annoncé vendredi dans un communiqué avoir sommé Jair Bolsonaro et son ancien ministre de fournir des explications sur ces bijoux. Elle a par ailleurs ordonné que Jair Bolsonaro conserve les bijoux «intacts», sans «les porter ni les céder» à des tiers par le biais d’un don ou d’une vente.
Jair Bolsonaro, qui est aux États-Unis depuis fin décembre, a nié samedi avoir été dans «l’illégalité».
Selon la loi brésilienne, toute marchandise d’une valeur supérieure à 1000 dollars doit être déclarée au préalable avant de rentrer dans le pays, pour que les impôts prévus soient payés. Aucune taxe n’est en revanche due s’il s’agit d’un cadeau d’un pays étranger pour l’État brésilien, et non pour la collection personnelle du président.