Comédie musicale«Spamalot» de retour sur scène grâce à un membre des Robin des Bois
Pierre-François Martin-Laval a reçu carte blanche des Monty Python pour adapter le spectacle créé en 2005 d’après «Le sacré Graal». À voir au Théâtre de Paris jusqu’en avril 2024.
Le roi Arthur surveillant ses likes sur les réseaux sociaux et des gueux vêtus de gilets jaunes en peau de mouton invités à traverser la rue pour trouver du travail: bienvenue à «Spamalot», la légende médiévale revisitée sur scène par Pierre-François Martin-Laval.
Adoubé par les Monty Python, le comédien et réalisateur français a reçu carte blanche pour adapter la comédie musicale créée à New York en 2005 par la troupe d’humoristes britanniques, d’après leur film «Sacré Graal» (1975).
L’ex-membre des Robins des Bois, qui campe le plus loufoque des rois Arthur, était tout désigné: il s’est déjà prêté avec succès à l’exercice de l’adaptation de «Spamalot» il y a dix ans, à Bobino.
Avec 26 comédiens et un orchestre live
À l’affiche cette fois-ci du Théâtre de Paris, il est de retour jusqu’en avril dans une version encore plus déjantée et avec les moyens d’une grosse production offerts par Stage Entertainment, acteur majeur de la comédie musicale en France («Le Roi Lion», «Les Producteurs», «Cats», «Chicago»…).
La troupe compte 26 comédiens, danseurs et chanteurs, et autant de techniciens en coulisses avec de nombreux changements de décors et de costumes. Le tout accompagné par un orchestre live de dix musiciens, selon les codes de Broadway, tandis que l’avant-scène a été transformée en château fort.
«De toute ma carrière, «Spamalot» est le spectacle qui m’apporte le plus de bonheur. (…) J’ai réalisé huit films et j’ai donc l’habitude de travailler avec des producteurs. Ils m’ont tous jusqu’ici habitué à me censurer pour faire des économies. Cette fois-ci, on a dit oui à toutes mes demandes pour les décors et les costumes», confie à l’AFP Pierre-François Martin-Laval, 55 ans.
«Sans queue, ni tête»
Il raconte avoir «tout refusé pour ne pas passer à côté de cette aventure» et «rêve secrètement de poursuivre au-delà du printemps».
«Les Monty Python ont été révolutionnaires. Ils ont ouvert une brèche dans l’humour en montrant au monde entier qu’on avait le droit de faire toutes les folies, même si ça paraît totalement absurde. Juste la liberté de faire ce qu’on veut pour faire rire avec des choses complètement stupides, et sans queue, ni tête», ajoute celui qui se fait surnommer «Pef».
Élevé au burlesque par Chaplin, Louis de Funès ou Pierre Richard, Pierre-François Martin-Laval explique avoir «compris qu’on pouvait être anticonventionnel du moment que cela fait rire» quand il a découvert les Monty Python, avouant être «heureux et fier» de la confiance totale accordée par Eric Idle, auteur du livret original de «Spamalot», et membre historique de la troupe britannique.
Des références françaises
«Avec cette nouvelle version, je suis allé encore plus loin dans la satire, avec beaucoup de références françaises que tout le monde peut comprendre. Je sais que tous les ayants droit ont aimé», déroule «Pef».
Grands galops au son des noix de coco qui s’entrechoquent, immense lapin de Troie, chevalier découpé en tranches tout en continuant de vociférer… Les gags les plus cultes et les plus potaches de «Sacré Graal» sont au rendez-vous de ce spectacle familial, avec en cerise sur le gâteau les sentences de Dieu enregistrées par Omar Sy.
Les zygomatiques sont mis à l’épreuve en permanence, tandis que les répliques parfois graveleuses restent inaccessibles au jeune public.
«En ces temps moroses, il est important de pouvoir divertir petits et grands, et prendre ensemble le bon côté «d’la life» comme nous l’ont inculqué les Monty Python, mes idoles!» insiste encore Pierre-François Martin-Laval. «Là, j’exauce mes rêves de scène!»