Santé au travail – Bataille idéologique sur les «certificats de complaisance»

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Santé au travailBataille idéologique sur les «certificats de complaisance»

Philippe Nantermod (PLR/VS) veut traquer les médecins tricheurs. En réponse, Christian Dandrès (PS/GE) veut traquer les managers, qui par leurs méthodes provoquent des incapacités de travail.

Eric Felley
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Eric Felley
Philippe Nantermod et Christian Dandrès, deux visions antagonistes de la santé au travail.

Philippe Nantermod et Christian Dandrès, deux visions antagonistes de la santé au travail.

Parlement

Ce sont deux visions de la santé au travail qui se heurtent au Conseil national. Durant la session de printemps, Philippe Nantermod (PLR/CS) a déposé un postulat concernant la lutte contre les «certificats de complaisance». Cela a fait réagir Christian Dandrès (PS/GE), qui en a déposé un autre sur les méthodes des employeurs qui provoquent des «incapacités de travail».

Concernant les «certificats de complaisance», Philippe Nantermod, cité par «La Tribune de Genève», constate des abus: «Le problème existe. Je le vois comme avocat et administrateur de sociétés». Il voudrait établir une statistique des cas de fraude, avec des sondages réalisés auprès des employeurs. Cela devrait permettre d’établir des mesures pour lutter contre ces pratiques, qui ne sont pas «anodines» et qui «coûte cher à la collectivité».

«Le PLR détourne l’attention»

Le conseiller national Christian Dandrès a donc décidé de lancer un postulat pour faire contre-feu: «Quel est le coût des pratiques managériales et de la surcharge de travail sur le fonctionnement de l’assurance obligatoire des soins?» s’interroge-t-il. Dans son texte il fait directement référence à son collègue: «Le PLR lance une croisade contre les prétendus «certificats de complaisance» et détourne l’attention de la population sur les pratiques managériales de certains employeurs (surcharge, stress, harcèlement) qui causent les incapacités de travail. Pourtant les employeurs ne paient pas un centime à l’assurance obligatoire des soins.»

La question est doublement posée: qu’est-ce ce qui coûte le plus cher à notre système de santé: les certificats de complaisance ou les méthodes de travail? Et si les premiers n’étaient pas souvent les conséquences des secondes?

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