InterviewPierre de Maere: «Les daronnes m’adorent»
La sensation belge a joué mercredi sur la scène Véga au Paléo quelques heures avant Rosalía. Il nous raconte tout le bien qu’il pense d’elle et confie être toujours plus confiant sur scène.
- par
- Fabio Dell'Anna
Quelle gueule d’ange! Pierre de Maere charme par son physique et, surtout, son talent. Son premier album, «Regarde-moi», a atteint le sommet des classements en Belgique et en France et il n’a pas fini de grimper. «Je suis toujours à la recherche d’un tube. Un hit peut être un coup de chance (ndlr: il fait référence à son titre «Docteur, un jour je marierai un ange»). Sur mon prochain disque, j’espère en avoir au moins cinq», nous dit-il ce mercredi 19 juillet, assis au service de presse du Paléo.
Casquette griffée en son nom, le Belge de 22 ans a répondu à nos questions toujours avec une pointe d’humour. Il est notamment revenu sur son succès, récompensé par une Victoire de la musique en février dernier, et son amour pour Rosalía qui joue le même soir que lui au festival.
Il y a un an vous rêviez de succès. C’est en bonne en voie?
C’est en cours et ça avance bien. (Il sourit.) Il y a plein de belles choses qui sont arrivées dernièrement: les Victoires de la musique et un Olympia à Paris. Il y a le Zénith qui aura lieu en mars prochain. Sans oublier la date aux Docks de Lausanne le 25 janvier 2024 et cette tournée des festivals qui est extraordinaire. Physiquement et vocalement, c’est dur, mais je tiens le rythme. Ce soir, j’ai surtout hâte de voir Rosalía. Je l’ai déjà vue, et c’était le concert de mon année, voire de ma vie.
Mieux qu’un concert de Lady Gaga?
Je suis un fan absolu de Lady Gaga. J’ai été la voir au Stade de France en juillet dernier. C’était énorme. Les visuels étaient splendides, les vidéos géniales et sa voix… Mais Rosalía, il y a une touche de fraîcheur. C’est moderne, et normalement je rejette tout ce qui est dans la modernité. Je suis vieux… (Rires.) Ok, juste dans ma tête. Mais là, qu’est-ce que c’est bon! Elle donne un nouveau sens au live. Elle redéfinit le format du concert.
Depuis la sortie de votre album «Regarde-moi», les prix pleuvent, comme les Victoire de la musique et les NRJ Music Awards. Ce genre de reconnaissance c’est important pour vous?
Bien sûr. J’en suis plutôt ravi. D’abord, j’aime les trophées. C’est, pour plus tard, une preuve de tout ce qui s’est passé. Si jamais je devenais ringard au bout de trois ans, je pourrais dire à mes enfants un jour: «Regarde, papa était cool.» D’autant plus que les deux prix cités n’ont pas la même signification. L’un vient des professionnels de la musique et l’autre du public.
Où avez-vous mis vos trophées?
Ils sont éparpillés partout. J’en ai deux dans ma chambre à Paris. Au pied de mon lit, ce sont les moins beaux.
Lesquels?
Ah! Je ne dirai pas. (Rires.) Chez moi, dans mon village d’enfance, j’ai ma Victoire et j’ai un prix France Bleu ainsi qu’une sorte de mérite culturel du village. Ils trônent dans ma chambre. Comme ça mes parents peuvent venir les astiquer quelques fois quand je ne suis pas là.
Booba vous a remarqué durant les Victoire de la Musique. Avez-vous apprécié le message positif de la part d’un artiste qui d’habitude clashe tout le monde?
J’avoue que je ne suis pas sûr que le commentaire était premier degré, mais on va dire qu’il l’était à 1,5. La reconnaissance de mon public est sublime. Les daronnes m’aiment bien, par exemple. Mais avoir l’attention du public rap qui n’écoute pas forcément ce genre de chansons, c’est plus compliqué. Il faut que ça change, d’ailleurs. Bref, ce tweet de Booba a permis de véhiculer ma musique auprès de ses fans. C’était un peu inattendu et un grand plaisir. J’avoue que c’est précieux, rare et je suis très content.
Est-il vrai qu’être sur scène est la meilleure partie du métier de chanteur?
Il y a un an, je t’aurais répondu non. C’était un enfer! Aujourd’hui, je commence à prendre confiance. Vocalement, c’est beaucoup mieux qu’avant. Bon, je ne suis pas encore Mariah Carey, mais je contrôle mieux ma voix et j’arrive à enchaîner quatre dates d’affilée sans tomber malade. Ce qui n’était pas le cas l’année dernière. Donc ce n’est plus un cauchemar. J’aime la rencontre en chair et en os. Le public se rend compte que je peux être plutôt sympathique et qu’il y a une profondeur dans le personnage. Il y a un sens à chaque chanson que j’introduis. En festival, parfois c’est plus compliqué, car le public ne vient pas forcément pour moi. Mais en salle, quand tu as 300 à 1500 personnes qui connaissent par cœur chacune des paroles de tes textes, c’est un karaoké géant, c’est la fête au village. C’est plutôt jouissif comme sensation de se dire que tu mets 1500 personnes d’accord.
Quelle est la chose la plus folle qu’un fan a faite pour vous?
Il y a deux fans folles que j’adore, c’est Marine et Maurane. Elles m’accompagnent sur quasi toute la tournée. Elles en sont aujourd’hui à leur 53e date sur une soixantaine dans ma vie. Elles ont plus de dates que mon batteur et mon bassiste. Elles ont une voiture qui est décorée «Pierre de Maere» et ont créé une casquette et une veste brodée à mon nom avec des strass. C’est extraordinaire. Elles sont meilleures en merchandising que moi. D’ailleurs, elles sont là ce soir.