Football: Stéphane Grichting: «Tholot a remis beaucoup d’ordre au FC Sion»

Qu’est-ce que Timothy Fayulu, Nias Hefti, Reto Ziegler, Joël Schmied et Numa Lavanchy ont en commun au FC Sion? Celui d’avoir disputé l’intégralité des 810 premières minutes de championnat. Toujours alignés, jamais remplacés - ni même blessés ou suspendus (cela viendra forcément…) -, ces cinq-là ont la confiance absolue de Didier Tholot, qui, depuis son retour sur le banc valaisan, s’en remet systématiquement à la même défense. Une fidélité dans ses choix qui se répercute également en Coupe de Suisse, où tant à Carouge (3-1) que face à Grasshopper (3-0), le technicien français a aligné en défense son cinq de base sans jamais en changer un seul élément. 

Voilà une agréable nouveauté dans un secteur qui, ces dernières saisons, était trop souvent chamboulé, au gré de l’humeur des différents coaches. Stéphane Grichting, qui en connaît un rayon, ne peut qu’applaudir l’approche. «On parle là d’un truc soi-disant exceptionnel, alors qu’à mes yeux, Tholot fait simplement quelque chose de normal, estime l’ancien international helvétique. Miser sur la stabilité, il n’y a rien de tel pour faciliter la cohésion. On joue ensemble, on souffre ensemble, on progresse ensemble, etc. Cela aurait dû être la norme depuis 10 ans… Mais à Tourbillon, on a préféré systématiquement jongler en multipliant les variantes sans jamais trouver la bonne. On ne compte plus les allers-retour entre le terrain et le banc quand ce n’était pas la tribune. Dans ces conditions, comment espérer trouver une stabilité défensive?»

En s’attaquant prioritairement aux bases de l’indispensable reconstruction, Didier Tholot a ainsi déjà mené à bien son premier chantier: celui d’offrir une solide assise défensive au FC Sion qui, hormis un quart d’heure maudit contre Thoune qui l’a vu encaisser trois buts, tient désormais la route en la matière. «Quand une défense fonctionne, il faut se garder d’y toucher.»

Pour témoigner de la métamorphose saisissante qui s’est opérée à Tourbillon, Grichting plonge dans ses années auxerroises (312 matches entre 2002 et 2012). «Quand Guy Roux tenait son gardien, sa défense centrale et ses latéraux, détaille l’ancien défenseur de l’Abbé-Deschamps, il fallait avoir 40 degrés de fièvre ou une déchirure de 10 centimètres à la cuisse pour ne pas jouer.»

Au moment de retrouver ce vendredi Tourbillon pour la réception du FC Wil (coup d’envoi 20h15), Sion devra s’inspirer de tout ce qu’il a montré de convaincant contre Xamax pour emballer à la fois le match et son public. Après s’être souvent montré critique, à juste titre, sur les exercices olé-olé de son ancien club, Stéphane Grichting ne peut que saluer le changement qui s’est déjà mis en place.

«On sent que le projet est cohérent, reprend-il. Au FC Sion, Tholot a remis beaucoup d’ordre sur le plan sportif, là même où il n’y en avait pas, ou pas assez. Il cochait beaucoup de cases. Jusqu’à présent, les derniers coaches devaient chaque fois s’adapter au contexte, forcément spécial. Connaissant déjà le lieu et le fonctionnement du club, Didier n’a pas eu besoin de ce temps d’adaptation. Dès le premier jour, on l’a senti en mission.» Avoir réussi à changer les mentalités représente sa première victoire.

Admiratif du travail accompli jusqu’ici, l’ancien défenseur valaisan n’émet qu’un seul bémol, lié au rendement offensif. «Sion pourra-t-il s’appuyer toute la saison sur Sorgic? (s’)interroge Grichting. Pour moi, il manque un grand gabarit devant pour varier les offensives.»

Un instant pressentie, la piste Gavranovic est provisoirement abandonnée. «Je connais bien Mario, c’est un chic type. Mais prendre quelqu’un qui possède le même profil que Sorgic serait un non-sens.»

A défaut d’un grand attaquant de nature à exploiter les ballons aériens, Sion peut s’appuyer sur l’engagement d’une large palette. Les 13 réussites qu’il a inscrites jusque-là l’ont ainsi été par huit buteurs différents.