ÉthiopieL’ONU exige des enquêtes impartiales sur les massacres
La Haute Commissaire Michelle Bachelet a exhorté les autorités éthiopiennes à faire la lumière sur les tueries qui ont fait des centaines de morts le week-end dernier.

Michelle Bachelet, Haute Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, s’adresse à la presse le jour de l’ouverture de la 50e session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, à Genève, le 13 juin 2022.
AFPLa Haute Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme s’est dite «horrifiée» jeudi après le massacre de nombreux civils dans l’ouest de l’Éthiopie, demandant aux autorités de mener rapidement des enquêtes impartiales.
Dans un communiqué, Michelle Bachelet a exhorté les autorités éthiopiennes «à mener rapidement des enquêtes impartiales et approfondies sur les attaques qui ont conduit à la mort de centaines de personnes» dans l’ouest de l’Éthiopie, le week-end dernier.
Ses services ont discuté avec des témoins qui ont rapporté qu’un groupe d’individus armés s’est rendu le 18 juin au matin dans le village de Tole – dont la population est majoritairement de l’ethnie amhara. Ils auraient commencé à tirer au hasard, faisant des centaines de morts, pour la plupart des femmes et des enfants, et forcé au moins 2000 autres personnes à fuir leur maison.
Ces individus armés auraient également incendié plusieurs maisons au cours de cet assaut qui a duré quatre heures. «Je suis horrifiée par la tuerie insensée ainsi que par le déplacement forcé de la population locale lors de l’attaque du village de Tole», a déclaré Mme Bachelet.
«Je demande aux autorités éthiopiennes de veiller à ce que des enquêtes soient rapidement ouvertes sur cette attaque et de faire en sorte que les victimes et leurs familles aient droit à la vérité, à la justice et à des réparations, notamment en demandant des comptes aux responsables», a-t-elle ajouté.
Selon l’ONU, un nombre indéterminé de personnes auraient été enlevées au cours de l’attaque mais leur sort reste inconnu. «J’appelle les autorités à prendre toutes les mesures licites nécessaires pour que les personnes enlevées retrouvent leur liberté», a demandé Mme Bachelet.
Des survivants ont rapporté lundi que des centaines de civils avaient été tuées durant le week-end, accusant un groupe rebelle de l’ethnie oromo, l’Armée de libération oromo (OLA), qui a démenti et incriminé les forces pro gouvernementales. L’OLA s’est alliée l’an dernier avec le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui est en guerre avec les forces fédérales dans le nord de l’Éthiopie depuis novembre 2020.