Dossier nucléaireDès ce mardi, l’Iran voit une «opportunité» pour les discussions
Ce mardi, en Jordanie, une réunion pourrait bien donner un nouvel élan aux pourparlers sur le nucléaire iranien. Téhéran se veut «optimiste» et espère «un changement d’approche» de la part des États-Unis».
Une conférence régionale, prévue mardi, en Jordanie, est une «opportunité» pour relancer les négociations sur le dossier nucléaire iranien, a indiqué, lundi, le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian.
L’Iran et les grandes puissances ont lancé, en avril 2021, à Vienne, des pourparlers visant à ressusciter un accord international conclu en 2015, mais devenu moribond depuis le retrait unilatéral des États-Unis, en 2018. Cet accord garantit le caractère civil du programme nucléaire de l’Iran, accusé, malgré ses démentis, de chercher à se doter de l’arme atomique. Les négociations de Vienne sont au point mort.
L’uranium enrichi, pierre d’achoppement
Mais la rencontre en Jordanie, à laquelle participeront l’Iran et l’Arabie saoudite, deux rivaux régionaux, mais aussi la France et l’Union européenne (UE), impliquées dans les négociations sur le nucléaire, est «une bonne opportunité pour nous de poursuivre ces discussions», a déclaré Hossein Amir-Abdollahian.
Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’UE, qui coordonne ces pourparlers, sera présent en Jordanie, tout comme Hossein Amir-Abdollahian. Les négociations achoppent notamment sur la question de la présence de traces d’uranium enrichi sur trois sites en Iran, pour laquelle l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) cherche à obtenir des explications.
Que Washington «se comporte de façon réaliste»
Lundi, une délégation de l’AIEA, menée par Massimo Aparo, directeur général adjoint, a rencontré des responsables en Iran, dont Mohammad Eslami, chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, selon l’agence locale Isna. Téhéran avait annoncé, samedi, avoir augmenté sa capacité d’enrichissement de l’uranium. En novembre, il avait déjà indiqué avoir commencé à l’enrichir jusqu’à 60% dans sa centrale nucléaire de Fordo, dépassant largement le seuil de 3,67% fixé par l’accord de 2015 et se rapprochant des 90% nécessaires pour produire une bombe atomique.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a appelé, lundi, à «un changement d’approche» de la part des États-Unis, espérant qu’ils «se comportent de façon réaliste». «Je dis clairement aux Américains qu’ils doivent choisir entre l’hypocrisie, la demande de parvenir à un accord, et le retour des États-Unis» dans le pacte.