FranceL’indépendantiste Moetai Brotherson élu président de la Polynésie française
Le candidat indépendantiste Moetai Brotherson a été élu président de la Polynésie française ce vendredi 12 mai 2023 par les représentants de l’Assemblée locale. Les indépendantistes disposent d’une forte majorité de 38 sièges sur 57.
L’indépendantiste Moetai Brotherson a été élu vendredi président de la Polynésie française, par les représentants de l’Assemblée locale. Il a été choisi par les 38 représentants indépendantistes de l’Assemblée, élus lors des élections territoriales du 30 avril.
Dans une Assemblée territoriale de 57 sièges, où les indépendantistes disposent ainsi d’une forte majorité, les représentants ont accordé également 16 voix au président autonomiste sortant Edouard Fritch, et 3 à une autre candidate autonomiste, Nicole Sanquer. La veille, ils avaient élu un autre indépendantiste, Antony Géros, à la tête de cette institution.
Toujours pas de négociation autour de la décolonisation de cette collectivité
Dans un discours prononcé sans notes, Moetai Brotherson a assuré la France de son «respect» tout en appelant la population à ne «pas craindre l’indépendance», qui ne sera «jamais imposée» aux Polynésiens. Malgré la réinscription en 2013 de la Polynésie française sur la liste de l’ONU des territoires non-autonomes à décoloniser, la France n’a jamais souhaité engager de négociations autour de la décolonisation de cette collectivité.
Loin de l’esprit apaisé affiché par Moetai Brotherson, le nouveau président de l’Assemblée, Antony Géros, a estimé dans son premier discours que la France avait «usé de son autorité pour faire et défaire les majorités au gré de son intérêt, jusqu’à venir instrumentaliser les élus» pendant l’instabilité politique, entre 2004 et 2013. Antony Géros, un proche d’Oscar Temaru, le président-fondateur du Tavini Huiraatira, représente la ligne radicale du parti indépendantiste polynésien, qui souhaite une indépendance rapide.
Moetai Brotherson a au contraire indiqué qu’il espérait un référendum d’autodétermination «dans 10 à 15 ans» et estimé «ne pas pouvoir y arriver dans les cinq ans qui viennent dans de bonnes conditions». Leur large majorité n’ayant pas grand-chose à craindre de l’opposition autonomiste, la principale interrogation porte sur la cohabitation entre ces deux lignes, dont l’une va contrôler le gouvernement et l’autre l’assemblée.